Déceler les blattes dans un immeuble
Une blatte est un insecte rampant, parfois appelé cafard, qui ne vole pas. Il se déplace en longeant les surfaces horizontales et verticales et peuvent s’infiltrer dans les fissures des murs. Ces petits animaux sont attirés par les poubelles et autres déchets pouvant stagner dans l’évier, notamment. Lorsqu’une cuisine est mal entretenue et que les assiettes et le plan de travail ne sont pas nettoyés régulièrement, les blattes peuvent se nourrir et pulluler. Il sera possible de déceler leur présence dans le logement au vu des excréments qu’elles ont tendance à laisser sur leur passage. Ainsi, si les blattes trouvent leur nourriture dans la cuisine, les résidents pourront très certainement les voir se promener ou identifier leurs excréments.
Comment détecter la présence des blattes dans un logement ? |
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Toutefois, ce sont des insectes nocturnes qui n’aiment pas la lumière et ils arrivent parfois que les blattes aient envahi le logement et que les résidents ne les voient pas. Elles vivent en groupe et cherchent un espace humide et chaud. Elles cherchent de l’eau dans les restes de nourriture stagnant dans les logements. En cas de suspicion de la présence de blattes dans votre logement, nous vous conseillons de regarder derrière des appareils comme le frigidaire, par exemple, puisque c’est un espace où les composants chauffent.
La prolifération des blattes
Dans une copropriété, 4 différentes espèces de blattes peuvent s’installer :
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les blattes germaniques (présentes dans les maisons, elles sont brunes) ;
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les blattes orientales (présentes dans les caves et dans les parkings, elles sont noires) ;
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les blattes des meubles ;
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les blattes rayées ;
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les blattes australiennes ;
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ou encore les blattes américaines.
Attention contrairement aux autres espèces, la blatte rayée et la blatte australienne sont capables de voler. La blatte germanique est capable de planer, tout particulièrement avec les courants porteurs lorsqu’il fait chaud.
Si une blatte a une durée de vie assez réduite, environ une centaine de jours, la femelle sera capable de pondre 2 ou 3 fois dans sa vie. A chaque ponte, elle produit une trentaine de nymphes qui sera à l’état adulte au bout de 60 jours. Ainsi, la rapidité de reproduction de ces insectes accroît de manière exponentielle le risque d’invasion. La copropriété doit donc réagir très vite, dès l’apparition du premier cafard si possible.
La transmission de maladie
A ce jour, les risques de transmission de maladie des blattes n’ont encore jamais été prouvés même si elles sont parfois accusées de transmettre des maladies comme la salmonellose, l’hépatite, la dysenterie ou encore la fièvre typhoïde. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il n’y aucun risque pour la santé des résidents lorsque les blattes apparaissent dans une copropriété. En effet, ces insectes produisent de puissants allergènes qui se propagent à l’intérieur des logements. Les allergènes sont produits :
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par les corps en décomposition des cafards ayant atteint le terme de leur vie ;
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et par les excréments de ces insectes.
La période où la présence des allergènes est la plus importante commence généralement environ deux mois après l’apparition de la première blatte dans l’immeuble.
Ceux-ci peuvent causer différents problèmes sur la santé des habitants :
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crises d’asthmes (les enfants y seront les plus sujets) ;
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rhinites à répétition, etc.
Effectuer un bilan allergologique (ou test d’allergie) auprès d’un professionnel de santé sera une autre manière d’identifier la présence de cafards dans l’immeuble.
Les dégâts matériels sur le bâtiment
Si les blattes sont nocives pour la bonne santé du bâtiment, leur présence est toutefois moins dévastatrice que celle des rongeurs. Le cafard s’attaque principalement aux réserves alimentaires des résidents. Si un restaurant se trouve au rez-de-chaussée de la copropriété, les dégâts peuvent être tout particulièrement importants.
Les différentes solutions contre les blattes
Dès lors qu’un résident prend connaissance de la présence des blattes dans son logement, il doit en informer le syndic de copropriété afin que des mesures adaptées soient prises dans l’ensemble de l’immeuble. En effet, éradiquer les blattes dans un seul logement est insuffisant puisqu’elles se propagent très rapidement. Il sera donc primordial que l’ensemble des copropriétaires prennent les mesures adaptées.
De plus, comme nous vous l’avons précédemment expliqué, les blattes vivent en groupe. En voir une et sans débarrasser n’est donc pas suffisant, puisqu’il s’agit dans la majorité des cas d’un signe qu’un groupe entier se cache dans l’immeuble.
Il existe plusieurs solutions à mettre en place en copropriété :
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les pièges à blattes ;
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la méthode de la déshydratation ;
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les insecticides ;
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la méthode à l’acide borique.
Quelle que soit la méthode choisie en copropriété, il est primordial que l’intervention soit faite sur l’ensemble de l’immeuble. Un traitement préventif et un traitement curatif ne peuvent en effet être efficaces que lorsque tous les logements ont subi une intervention pour lutter contre l'infestation. Sans cela, les blattes réapparaîtront très rapidement dans l’ensemble des logements.
Les pièges à blattes
Les pièges à blattes, ou pièges à cafards, consistent à positionner un certain nombre de boîtes dans chaque logement de l’immeuble, mais également dans les parties communes, les combles, les caves et le parking. Ces boites permettent d’attirer les blattes pour les capturer. Il faudra ensuite les empoisonner ou les tuer pour s’en débarrasser.
Deux types de pièges à blattes peuvent être mis en place :
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les pièges à glu ;
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les pièges avec insecticide.
Type de piège à blattes |
Mode de fonctionnement |
Prix intervention d’un professionnel |
Piège à glu |
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Piège avec insecticide |
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350 à 500 € HT pour un appartement de 100 m² |
Malheureusement, l’usage de pesticides permet rarement de se débarrasser définitivement des blattes. De plus, les insecticides peuvent être nocifs pour la santé s’ils ne sont pas appliqués correctement. Nous vous conseillons de confier cette mission à une entreprise spécialisée qui saura opérer de la bonne manière afin de permettre aux résidents de réintégrer leur logement en toute sécurité après leur intervention.
La méthode de la déshydratation
Il existe différentes méthodes de déshydratation visant à empêcher les blattes de se procurer l’eau dont elles ont besoin pour subsister. Il s’agit d’une solution non-chimique et non-toxique que certains copropriétaires préféreraient sûrement utiliser. La déshydratation est en effet un phénomène qui est fatale pour l’ensemble des insectes et pas uniquement les blattes.
Les deux techniques possibles sont l’usage :
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de bicarbonate de soude ;
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de terre de diatomée.
Type de technique de déshydratation |
Mode de fonctionnement |
Prix intervention d’un professionnel |
Le bicarbonate de soude |
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10 € pour un sac de 3 kg |
La terre de diatomée (ou dioxyde de silicium) |
40 € pour un sac de 5 kg |
Ces deux solutions ne sont pas toxiques pour les humains et ne le sont pas non plus pour les chats, les chiens et les autres animaux de compagnie dont les copropriétaires peuvent disposer dans leur logement.
Les insecticides
Type de piège à blattes |
Mode de fonctionnement |
Le gel anti-cafards |
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Les produits toxiques |
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Une désinsectisation professionnelle avec application d’un insecticide coûte entre 350 à 500 € HT pour un appartement de 100 m².
La méthode à l’acide borique
L’utilisation de ce type de gel est actuellement la solution la plus répandue pour lutter contre les blattes. Disponible sous la forme de poudre, de gel, d’aérosol ou de granules, il faut toutefois savoir qu’il s’agit d’une solution toxique et dangereuse. Très efficace, l’acide borique permet de tuer les blattes en quelques heures seulement.
L’acide borique se mélange aussi avec du lait en poudre en sucre pour attirer les blattes. Cette dernière est en effet une substance très alléchante pour les cafards.
Désinfecter soi-même avec la méthode du gel à l’acide borique coûte entre 30 à 40 € par logement. La désinsectisation professionnelle avec gel à l’acide borique coûte entre 60 à 300 € HT pour un appartement de 100 m². La copropriété peut toutefois choisir d’opter pour un contrat mensualité à 40 € TTC par mois afin de bénéficier de 4 interventions annuelles pour exterminer les blattes. Ces insectes sont en effet persistants et il est possible qu’ils reviennent au sein de la copropriété.
Un traitement complet contre les blattes
Pour que le traitement contre les blattes soit parfaitement efficace, il est nécessaire de commencer par ranger toute la nourriture des pièces à vivre qui doivent être désinfestées dans des boîtes hermétiques. Ensuite, il est nécessaire de bien nettoyer tous les appartements afin d’éviter que de la nourriture ne soit encore présente dans l’évier, sur le plan de travail, sur la table à manger, etc. Le nettoyage doit également inclure le dessous et l’arrière des appareils ménagers. Si vous trouver des oeufs ou des excréments, il faut vous en débarrasser.
Pendant l’opération de désinfestation, il pourra être nécessaire que vous quittiez votre logement, notamment avec les méthodes toxiques pour l’homme.
Si vous optez pour la mise en place de pièges, il faudra attendre au moins une quinzaine de jours pour que cela soit efficace. Dans tous les cas, il sera nécessaire de faire intervenir un professionnel pour boucher l’ensemble des fissures des murs. Des résilles métalliques pourront également être fixées aux bouches d’aération afin d’éviter que les blattes puissent utiliser cette solution pour entrer dans les logements.
Loi et réglementations
Le Règlement Sanitaire Départemental désigne les blattes comme des nuisibles puisqu’ils engendrent de véritables problèmes de santé, comme l'asthme, par exemple. Ainsi, tous les locaux de préparation d’aliments (comme un restaurant au rez-de-chaussée de l’immeuble d’habitation) ou de vente d’aliments (comme tous commerces de type boulangerie, charcuterie, etc.) sont soumis à une réglementation sanitaire stricte.
Le Règlement Sanitaire Départemental pour les locaux d'habitation et assimilés |
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Titre II - Chapitre II - Section 3 - art. 32 |
"Les propriétaires et les occupants d'un immeuble sont tenus d'assurer, dans le cadre de leurs obligations respectives un entretien satisfaisant des bâtiments et de leurs abords et en particulier de mettre en oeuvre les mesures préventives et curatives de lutte contre l'infestation dont il est fait état au titre VI, section 4, du présent règlement." |
Titre VI - Section 4 - art. 121 |
“Les occupants des logements et autres locaux doivent les maintenir propres et prendre toutes précautions en vue d'éviter le développement des insectes ou vermine (blattes, punaises, moustiques, puces, mouches, etc.)." |
Titre VII - Section 1 - art.130.5 |
"Les propriétaires ou gérants doivent prendre toutes mesures pour éviter la pénétration des mouches et autres insectes, oiseaux, rongeurs et autres animaux, et faire procéder si nécessaire aux opérations de désinsectisation et de dératisation, en évitant toute contamination des denrées alimentaires." |
Ce que ce Règlement Sanitaire Départemental prévoit donc, c’est une obligation de lutte collective contre les blattes. Est ainsi concerné l’ensemble des copropriétaires résidents, des copropriétaires bailleurs et des locataires de l’immeuble. C’est en effet la seule solution pour pouvoir réellement éradiquer les blattes.
Extermination des blattes par un professionnel
Une entreprise spécialisée sera davantage expérimentée pour lutter contre l’invasion de blattes dans votre immeuble. Selon la superficie de l’intervention du professionnel et de la méthode choisie, les prix ne seront pas les mêmes :
Type de méthodes d'extermination des blattes |
Prix de la désinfection |
Désinfecter soi-même avec la méthode du gel à l’acide borique |
30 à 40 € par logement |
Désinsectisation professionnelle avec gel à l’acide borique |
60 à 300 € HT pour un appartement de 100 m² |
Désinsectisation professionnelle avec application d’un insecticide |
350 à 500 € HT pour un appartement de 100 m² |
Pour éviter les mauvaises surprises, certaines entreprises spécialisées proposeront aux copropriétaires d’opter pour une garantie. Nous vous conseillons d’accepter puisque le retour des blattes arrive parfois. Cela vous permettra de bénéficier d’une prise en charge rapide du problème au sein de la garantie. Une alternative est de signer un contrat sur plusieurs années avec ce type d’entreprise.
Un contrat d’abonnement de désinfection comprenant 4 interventions par an coûte environ 40 € TTC par mois pour un immeuble de petite taille. L’intervention peut consister en plusieurs missions de désinfections parmi lesquelles :
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lutter contre les blattes ;
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lutter contre les souries, etc.
Qui doit payer pour la désinfestation ?
Si la lutte contre les blattes est une opération qui doit se mener collectivement, il n’est pas forcément facile de déterminer à qui incombe les frais d’intervention d’un professionnel ou les frais d’achat des éléments nécessaires pour procéder soi-même.
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Dans les parties privatives où vit un copropriétaire, la désinfestation de son logement est entièrement à sa charge.
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Dans les parties privatives louées, le partage des charges est légèrement plus complexe. En effet, si l’opération de désinfestation sera techniquement à la charge du propriétaire du bien infesté, celui-ci sera parfaitement dans son droit s’il souhaite facturer une partie des frais de l’intervention au locataire. Il s’agit des charges récupérables (au même titre que le changement d’une ampoule, par exemple).
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Dans les parties communes, la désinfestation est au frais de l’ensemble des copropriétaires, la répartition des charges se fait au prorata de leurs tantièmes.