Fonctionnement du chauffage collectif
En copropriété, le chauffage collectif est la solution de chauffage la plus fréquemment retrouvée. Le bâtiment abrite généralement, en son sous-sol, une chaufferie dans laquelle de nombreux générateurs de chaleur sont installés. Il existe différents équipements qui produisent à la fois chauffage collectif et eau chaude sanitaire collective.
La redistribution entre tous les logements de la copropriété se fait via :
- un réseau de distribution monotube : solution la moins courante, mais toujours présente dans les anciens bâtiments non rénovés, les émetteurs* installés dans les logements sont alimentés en série, l’eau se refroidit donc au fur et à mesure et le dernier logement est beaucoup moins bien alimenté que le premier ;
- un réseau de distribution bitube : solution la plus courante, elle consiste à envoyer l’eau chaude vers les émetteurs de chaleur installés dans les logements, puis l’eau refroidie est renvoyée vers la chaudière :
- un réseau de chauffage individuel centralisé est une solution d’individualisation de la distribution pour chaque logement, le système en place se traduit ici par une colonne montante reliant chaufferie et logements individuels.
*Les émetteurs évoquent l’équipement mis en place dans le logement, il peut s’agir d’un radiateur classique, d’un radiateur basse température, d’un plancher chauffant, etc.
Les différentes énergies
Pour choisir l’énergie qui convient en copropriété, il faut se pencher vers une solution rentable et économique, mais également performante et confortable. Opter pour une énergie écologique est également important au point environnemental, mais servira aussi pour attirer de nouveaux locataires.
D’autres critères entrent en ligne de compte, il s’agit notamment de la date de construction du bâtiment ainsi que la place possible pour les canalisations, les raccordements et la chaufferie, le stockage du combustible, etc.
Le bois
Le bois, bien qu’il offre un confort certain, notamment dans les cheminées, n’est pas vraiment adapté au chauffage collectif d’une copropriété située en ville. En effet pour un tel bâtiment, une grande capacité de stockage est nécessaire. De plus, le rendement avoisine uniquement les 70 à 80 %. Il existe aussi bien en bûche, qu’en pellets et granulés.
Le fioul
Il ne s’agit pas nécessairement de la solution la plus économique dans le sens où le prix du fioul domestique varie énormément. Le rendement est meilleur que celui du bois et avoisine les 90 à 100 %. L’espace pour installer une cuve de stockage sera indispensable. Toutefois, il s’agit d’une solution peu écologique.
Le gaz naturel
Particulièrement conseillée dans un bâtiment en copropriété, le gaz naturel offre de nombreux avantages avec un bon compromis entre le confort prodigué, le rendement performant et le prix compétitif. Largement délivré en ville, il n’y a pas besoin de prévoir de stockage au niveau de l’immeuble. En termes de rendement, il est en effet possible de dépasser les 100 % dans le cas où une chaudière à condensation est installée et reliée à un réseau de chauffage basse température. C’est une excellente solution de transition énergétique pour respecter l’environnement.
L’électricité
S’il s’agit de l’énergie la plus chère, l’électricité ne nécessite aucun espace pour le stockage et l’énergie se délivre facilement dans les différents logements.
L’énergie solaire
Selon la configuration de la copropriété, il est éventuellement possible d’opter pour une autre solution : l’énergie solaire. Si l’énergie en elle-même est alors gratuite, l’installation qui permet de la capter est, elle, coûteuse. Pour contrevenir aux baisses d’intensité solaire selon les saisons et la météo, il sera, de plus, nécessaire de mettre en place une deuxième source d’énergie. Dans la cas où une grande façade ne dispose pas de fenêtre ou que la toiture se compose d’une grande surface inutilisée, il est possible de poser des panneaux solaires, toutefois, il faut vérifier les réglementations en vigueur dans le quartier et contacter un professionnel pour savoir si cela est techniquement possible selon la configuration du bâtiment.
Les systèmes de chauffage en copropriété
Selon les spécificités des différentes habitations présentes dans la copropriété, différents systèmes de chauffage peuvent être mis en place : un chauffage par rayonnement, un plancher chauffant, une chaudière à gaz, une chaudière électrique, etc. Voici ci-dessous les différents générateurs de chauffage qu’il est possible de mettre en place en copropriété. Ils ne nécessitent pas tous les mêmes sources d’approvisionnement.
Générateur de chauffage |
Fonctionnement |
Prix |
chaudière basse température |
en comparaison à une chaudière gaz classique, celle-ci permet de réaliser jusqu’à 20 % d’économie |
3 000 à 6 000 € |
chaudière à condensation |
ce modèle est en mesure d’extraire davantage d’énergie que d’une chaudière classique, elle est alimentée par la combustion du gaz de ville |
4 000 à 7 000 € |
chaudière à granulés de bois |
cette solution est économique et écologique, elle prend plus de place au niveau du sol, les combustibles sont les pellets (du bois recompacté) |
17 000 à 19 000 € |
pompe à chaleur air-eau |
de l’air extérieur est extraite l’énergie thermique qui est ensuite injectée dans l’eau qui distribue le chauffage central |
11 000 à 13 000 € |
pompe à chaleur air-air |
de l’air extérieur est extraite l’énergie thermique qui est ensuite distribuée dans les différents logements à l’aide d’un ventilo-convecteur |
6 000 à 10 000 € |
pompe à chaleur géothermique |
un forage ou un réseau de captage au niveau du sol permet d’en extraire l’énergie thermique pour l’envoyer dans le chauffage central |
18 000 à 20 000 € |
radiateur électrique à inertie |
l’investissement est peu élevé, pour faire des économies d’énergie ce type de radiateur doit être accompagné d’une bonne isolation |
500 à 1 200 € |
poêle à granulés de bois |
délivre un excellent rendement, l’alimentation au bois est la moins chère du marché |
3 500 à 6 500 € |
Certaines de ces installations peuvent faire l’objet d’aides financières et de subventions locales. Un crédit d’impôt développement durable est alloué aux installations respectueuses de l’environnement permettant de faire des économies d’énergie conséquentes dont l’impact est beaucoup moins important sur l’environnement.
Le fonctionnement du chauffage collectif en copropriété
En copropriété, il faut se poser d’autres questions en termes de chauffage collectif, il s’agit notamment de la date de mise en route qui n’est donc pas une décision individuelle et des éventuelles réglementations en vigueur quant à la température autorisée puisque les charges sont communes.
La date de mise en route du chauffage
Le chauffage collectif en copropriété implique également une date de mise en route et une date de coupure commune à tous les habitants. En effet, c’est le syndic de copropriété qui enclenche le chauffage à l’automne, au cours du mois d’octobre puis l’arrête à l’arrivée des beaux jours. Aucune date de mise en route n’est prévue dans les réglementations, mais il est possible de le prévoir dans le règlement de copropriété ou d’en discuter lors d’une assemblée générale.
Copropriété et température réglementaire
Suite au choc pétrolier de 1974 et l’augmentation des factures de chauffage qui en avait découlé, une loi avait vu le jour pour réglementer les seuils de température en copropriété. La température minimale était donc de 18°C et la température maximale de 19°C. Cependant, en copropriété, cette règlementation est rarement appliquée par tous les résidents et le chauffage, pour une raison de confort, monte souvent jusqu’à 23°C. Cependant, il est bon de savoir que la consommation d’énergie baisse de 23 % lorsque le chauffage est de 19°C par rapport à 23°C. Les économies au niveau des charges sont donc importantes.
L'individualisation des frais de chauffage
Pour que les copropriétaires souhaitant faire des économies d’énergie ne soient pas pénalisés, mais pour que les copropriétaires n’en faisant pas soient davantage alertés sur la question, il est conseillé de mettre en place un système de compteurs individuels au sein de la copropriété. Ce répartiteur devait être mis en place dans un certain nombre de copropriétés entre 2015 et 2017, afin d’encourager les efforts de chacun vis-à-vis de la transition énergétique. Les seules dérogations concernaient les bâtiments où l’installation de l’individualisation était techniquement impossible ou à un coût excessif.