La sécurité de son immeuble est la préoccupation de nombreux copropriétaires. Le sentiment d’insécurité est dû à l’explosion du nombre de cambriolages. L’intérêt de sécuriser son immeuble est d’éviter les vols mais aussi les agressions et les dégradations.
Aujourd’hui, plusieurs solutions de sécurisation existent pour tenter de renforcer le bien-être des habitants de la copropriété dont en voici une présentation.
Les risques potentiels d’intrusion
On constate une recrudescence du nombre de vols, d’agressions et de dégradations en tout genre que ce soit à la ville comme à la campagne.
Les immeubles sont vulnérables à ces incivilités.
En effet, un immeuble est généralement vaste, et le contrôle permanent n’est pas toujours au rendez-vous. De plus, certaines négligences des habitants peuvent rendre la tâche plus facile pour les malandrins, comme laisser la porte d’entrée de l’immeuble ouverte ou mal fermée, ou encore faire abstraction de la sécurité pour les accès des différentes annexes comme les garages ou les locaux de poubelles.
Toutes ces petites fautes de la vie quotidienne favorisent les intrusions au sein du bâtiment. Les zones les plus sensibles sont bel et bien les annexes, subissant souvent un relâchement au niveau du contrôle. Les dégradations y sont nombreuses comme des voitures forcées, des feux de poubelle, des détériorations matérielles, des graffitis… Il est donc impératif de sécuriser au maximum l’intégralité de la résidence.
L’intérêt de sécuriser la copropriété et comment assurer cette sécurité
Sécuriser la copropriété, est un enjeu primordial pour permettre aux résidents de se sentir bien. En effet, le sentiment d’insécurité chez-soi est grandissant chez beaucoup de personnes. Se sentir protégé par le biais de systèmes efficaces, capables de prévenir toutes intrusions, permet de réduire ce sentiment, qui peut être malaisant au quotidien. Le bien-être de la copropriété est crucial pour vivre ensemble dans un cadre détendu et agréable.
Par ailleurs, les intrusions amènent souvent leurs lots de dégradations dans la copropriété : vitre cassée, dégradation des peintures, boîtes aux lettres arrachées, etc. L’ensemble de ces sabotages entraîne des démarches auprès des assurances et experts afin de faire réparer les dégâts.
Ces démarches peuvent être dissuasives pour beaucoup, cependant il est nécessaire de faire constater et réparer les dégradations car une résidence bien entretenue est facteur de cohésion et de bien-être au sein de la copropriété. De plus, si vous laissez apparentes les détériorations, cela peut appeler à d’autres malfaiteurs de venir dans l’immeuble.
Le choix de la porte d’entrée
Choisir une porte d’entrée de qualité est la première chose à penser lors du désir de sécurisation de l’immeuble. Il existe une pluralité de technologies qui permettent aux portes d’être de plus en plus sécuritaires.
Il est nécessaire de choisir une porte lourde qui se referme toute seule. Les ventouses supportant un minimum de 300 kg à l’arrachement sont conseillées. Certains châssis sont équipés de technologies anti-intrusion.
Si vous souhaitez une porte vitrée, il faut opter pour un vitrage sécuritaire anti-effraction. C’est un vitrage blindé, dit feuilleté, qui rend sa casse plus difficile.
Éviter les vis apparentes est aussi une solution qui renforce la sécurité. Ainsi, aucune prise n’est possible qui pourrait permettre de forcer la porte, d’essayer de la démonter et donc de la vandaliser.
Associer un système de contrôle des accès à une porte renforce la sécurité et réduit le risque d’intrusion.
La création d’un sas de sécurité peut aussi être une bonne solution. Le sas permet, de doubler la sécurité à l’aide de systèmes de sécurité. C’est une méthode qui peut être contraignante, car moins pratique à franchir quand le résident entre les bras chargés.
De plus, son prix se situe sur une fourchette avoisinant les 10 000 €.
Le contrôle des accès
Contrôler les accès à l’immeuble est une solution très courante dans la recherche de sécurisation de la copropriété. C’est un moyen qui peut s’avérer efficace et à un prix assez raisonnable, mais qui présente également des limites.
Le digicode
Le clavier à code ou encore portier codé est présent dans nombreux immeubles. Son utilisation est simple. C’est une solution peu coûteuse qui s’installe facilement à chaque accès à l’immeuble. Aucun câblage n’est nécessaire vers les appartements. L’installation se fait uniquement au niveau des portes. Pratique, ce système fonctionne grâce à un code qui doit être retenu par chaque habitant pour déverrouiller la porte et ainsi pénétrer dans la résidence. Il n’y a pas de risque de perte de clefs grâce au code.
De plus, le dernier avantage du digicode est son prix. Il faut compter environ 1 000 € en fourniture et pose pour installer un digicode.
Toutefois, le portier codé ne présente pas que des avantages. Pour une sécurité optimale, le code doit être changé tous les 3 mois environ. Ce changement est contraignant, il implique une bonne communication dans la copropriété pour éviter tout désagrément.
De plus, la limite du clavier codé, est la divulgation du code à des tiers. Il se peut que des habitants donnent le code pour faciliter l’accès des visiteurs. Ainsi, l’efficacité du code est moindre.
Le badge
L’accès par badge électronique peut être une solution pratique. Généralement associé à un autre système de contrôle des accès, il suffit d’approcher son badge au boîtier pour déverrouiller la porte d’entrée. Certains systèmes permettent, grâce à des pass, de permettre l’accès à des prestataires ou bien au facteur.
Il faut débourser entre 1 000 et 2 000 € pour équiper les entrées, un badge coûte environ 20 € et son prix est dégressif selon la quantité à acheter pour équiper tous les habitants de l’immeuble.
Cependant, les badges peuvent être perdus ou volés, le risque d’intrusion est alors toujours présent dans ce cas. De même, certains arrivent à copier les badges. Ce système est donc limité, et est à coupler avec d’autres installations de sécurisation des lieux.
L’interphone
Un interphone est un boîtier placé aux entrées de l’immeuble afin d’en garantir leur sécurité. C’est un système de gestion des ouvertures à distance.
Son principe est simple, chaque appartement est équipé d’un combiné téléphonique permettant d’être en contact avec un éventuel visiteur qui se présente à la porte. Il suffit aux visiteurs de sonner chez l’habitant pour faire retentir le téléphone, ainsi, le résident peut contrôler qui est à l’entrée et ouvrir la porte à distance. La sécurité est donc renforcée car aucun code n’est divulgué. Il existe de nombreux modèles qui peuvent ainsi répondre à tous les profils de copropriétés.
L’inconvénient d’une telle installation est tout d’abord la complexité de l’installation. Le choix d’un interphone filaire, bien plus fiable et qualitatif, nécessite des travaux conséquents pour équiper tous les appartements, surtout en rénovation.
De plus, le prix de l’installation est élevé, du fait de ces travaux. Comptez 200 à 300 € par logement à équiper.
Le visiophone
Le visiophone ou vidéophone repose sur le même principe que l’interphone. Toutefois, comme son nom l’indique, en plus d’avoir le visiteur au téléphone, une caméra située au niveau de la porte, permet à l’habitant de visualiser la personne. La sécurité est donc accentuée car le visuel est plus fiable que de simplement entendre une personne.
Son coût reste néanmoins augmenté, entre 600 et 700 € par habitation. L’installation est semblable à celle d’un interphone d’où le prix, qui freine beaucoup d’intéressés.
La mise en place d’une vidéosurveillance
Il est possible de songer à l’installation de vidéosurveillance. Il s’agit d’un moyen plus dissuasif qu’actif, mais reste bon sur le plan de l’efficacité.
Toutefois, cette solution est beaucoup réglementée pour la protection du droit à l’image. La décision doit être prise en Assemblée Générale pour équiper les parties communes.
Il est formellement interdit d’installer une caméra pour surveiller les parties communes, à l'initiative d’un seul habitant, pour son utilisation personnelle.
De plus, la loi interdit la vidéosurveillance permanente de la voie publique.
Des déclarations préfectorales sont nécessaires pour installer un système de vidéosurveillance. La présence de caméras doit être obligatoirement mentionnée à l’aide de panonceaux. Et ces restrictions sont encore plus strictes quand la copropriété abrite des professions libérales, qui sont susceptible de recevoir du public.
Toutefois, l’installation de caméras factices peut être une solution à moindre coût et qui s’avère efficace sur le plan dissuasif.
Clôturer la résidence et automatiser des accès
De plus en plus de copropriétaires font le choix de clôturer l’intégralité de la résidence si elle contient des espaces verts. Clôturer est une méthode efficace qui rassure les habitants.
L’installation d’une clôture demande plus de travaux et des frais considérables. Une clôture haute et de bonne qualité renforce ses capacités sécuritaires. En moyenne, un coût de 90 à 250 € du mètre linéaire est à budgétiser pour la clôture.
Il est judicieux d’installer sur les clôtures, un système de brise vue pour éviter aux éventuels cambrioleurs de regarder dans la résidence. Planter des haies peut être une solution, l’aspect esthétique et naturel est agréable. Il faut néanmoins garder en tête qu’une haie oblige à un entretien et donc des charges en plus.
Attention, une clôture ne suffit pas, il faut s’équiper de portails et portillons pour continuer à accéder à la résidence. De plus, il est nécessaire d’automatiser ces accès à l’aide de digicode et/ou d’interphone pour les visiteurs, ainsi que de télécommandes pour les habitants.
Ces travaux demandent un budget conséquent pour les copropriétaires. En plus du coût du grillage, il faut ajouter un minimum de 1 500 € pour un portail simple. Le prix du portail varie en fonction de son design, de son matériau. Il peut vite atteindre des sommes très élevées, de l’ordre de 5 000 €.
Il n’est pas rare que les copropriétaires débloquent plus de 100 000 € sur plusieurs années pour pouvoir clôturer leur copropriété.
Un système d’éclairage adapté
L’installation d’un système d’éclairage performant peut être dissuasif dans de nombreux cas.
En effet, les malfaiteurs agissent souvent la nuit pour ne pas se faire repérer. Afin de les dissuader, un système d’éclairage adéquat peut être une bonne manière de lutter contre les intrusions. Que ce soit sur les chemins d’accès, au portillon, dans les garages, les annexes ou le hall, il est possible d’installer un éclairage à détecteur de présence. Le détecteur est le meilleur moyen pour l’éclairage sans pour autant consommer de l’électricité en grande quantité, en laissant allumées les lumières toute le nuit.
Le sentiment de sécurité est accentué lorsqu’il y a un bon éclairage la nuit. Plusieurs modèles d’éclairages sont disponibles sur le marché à partir de 50 € pour l’extérieur avec des bornes solaires (qui réduisent la consommation d’énergie), ou des projecteurs, à plusieurs centaines d’euros pour installer les détecteurs de mouvement à l’intérieur du bâtiment.
Il faut appeler un électricien qualifié pour réaliser vos travaux, un tarif variant de 40 à 50 € de l’heure sera appliqué.
Le contrôle des annexes
La sécurisation de l’immeuble ne doit pas se limiter seulement aux lieux de vie et aux communs. Les annexes sont des zones sensibles d’être forcées et dégradées.
De ce fait, il est fortement conseillé d’investir un minimum d’argent dans les accès aux garages, au local poubelle, ou encore au local à vélo et aux caves. Les annexes ne reçoivent pas de visiteurs, l’installation de systèmes perfectionnés est donc inutile. Un clavier codé est intéressant pour les annexes. Associé à un éclairage automatique, c’est la clef d’annexes bien gardées.
L’irremplaçable présence humaine
La présence d’un gardien reste le meilleur moyen afin de garantir la sécurité de votre immeuble au mieux. En effet, un service de gardiennage permet une surveillance accrue des lieux. De plus, c’est le gardien qui s’occupe des va-et-vient des livreurs et autres prestataires. Associé à un système de contrôle des accès, le gardiennage est idéal pour vivre dans son immeuble en réduisant les craintes.
Toutefois, engager un gardien à un coût non négligeable à ajouter dans les charges des habitants. Il faut débourser au minimum 21 000 € par an pour s’offrir les services d’un gardien à plein-temps pour une copropriété d’environ 50 lots.
Qui décide de la sécurisation de la copropriété ?
La sécurité d’une copropriété relève de la responsabilité de tous les occupants, du syndic et du conseil syndical. L’évolution des obligations réglementaires peut obliger les copropriétés à investir dans la sécurisation de l’immeuble.
La décision de l’installation de systèmes de sécurité dans les immeubles pour éviter les intrusions s’opère en Assemblée Générale.
Ce vote se valide à la double majorité c’est-à-dire la majorité de tous les copropriétaires détenant au moins les deux tiers des millièmes totaux.
En revanche, si une partie de la copropriété est destinée à un usage professionnel, la décision de fermer totalement l’immeuble se vote à l’unanimité de tous les copropriétaires, dès lors que le système ne permet pas un déverrouillage à distance des portes.
Sinon, l’assemblée vote à la double majorité les plages horaires d’ouverture de l’immeuble en fonction des activités qui s’y déroulent.