Face à la crise énergétique exacerbée par le conflit russo-ukrainien et à l'urgence environnementale, l’heure est, si ce n’est à la frugalité, au moins à une utilisation plus raisonnée des ressources en gaz. A titre d’illustration, en 2022, le gouvernement a mis en place des groupes de travail sur la sobriété énergétique pour réduire la consommation d'énergie de 10 % d'ici 2024. Pouvoirs publics, entreprises, mais aussi propriétaires, tout le monde a été mis à contribution et cela a fonctionné avec une baisse observée des consommations.
Sobriété énergétique : les gestes simples à adopter
Des sociétés comme GRDF accompagnent leurs clients les plus consommateurs de gaz afin de les aider à réaliser des économies d’énergie. Cela passe par un panel d’actions à mettre en œuvre, au niveau de l’installation de chauffage, de la chaudière, du réseau, jusqu’aux radiateurs. L’objectif est d’améliorer l’efficacité énergétique des logements et ainsi réduire la quantité d’énergie nécessaire pour se chauffer ou produire de l’eau chaude.
Cela peut être, tout d’abord, de réaliser un désembouage du réseau hydraulique afin d’éliminer les dépôts de rouille ou de calcaire et d'augmenter l'efficacité de l’installation. C’est aussi équilibrer le réseau de chauffage collectif afin d’obtenir une température homogène dans tout le bâtiment ; installer une régulation programmable en fonction de la température extérieure ; contrôler la pression de son installation ; entretenir les brûleurs ; installer des robinets thermostatiques, des mousseurs et des mitigeurs ; ou encore purger les radiateurs avant la saison de chauffe.
Rénover le système énergétique
La réglementation environnementale RE2020 interdit l’installation de chaudières au gaz dans les maisons individuelles neuves ; elles restent toutefois autorisées dans les logements collectifs et, bien sûr, dans le cadre d’une rénovation, qui n’est pas couverte par cette réglementation. En revanche, il est préférable de privilégier les chaudières et systèmes de chauffage les plus modernes et performants comme les chaudières à condensation alimentées au biométhane, par exemple, pour réduire sa consommation jusqu’à 20 %. Dans les constructions neuves, ces appareils viendront en complément des pompes à chaleur (PAC) privilégiées par l’État dans le cadre de la nouvelle réglementation.
Améliorer la performance thermique du bâti
Un système de chauffage performant va de pair avec l’amélioration de l’enveloppe du bâtiment, qu’il soit individuel ou collectif. La logique est simple : un logement suffisamment bien isolé réduira de fait les besoins en chauffage. C’est pourquoi l’État a mis en place des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’, Eco prêt à taux zéro, CEE, etc.) couvrant à la fois les actions mono-geste (changement des fenêtres, de l’isolation, du chauffage) ou les rénovations globales. À titre d’exemple, le simple fait de remplacer son simple vitrage par du double vitrage peut entraîner jusqu’à 15 % d’économie sur la facture énergétique, estime GRDF.
Adopter les bonnes habitudes
Améliorer l’efficacité est une chose, changer les habitudes en est une autre. Car au-delà de la performance énergétique et thermique, ce sont aussi les comportements de chacun qui doivent évoluer. Là encore, l’État et les entreprises privées donnent la marche à suivre pour limiter les consommations sans pour autant impacter le confort. Premier geste : suivre les recommandations de l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui consistent à baisser la température de consigne du chauffage à 19°C. À noter que chaque degré économisé représente 7 % d’énergie en moins, selon l’agence.
Pour économiser entre 5 et 10 % d’énergie, les pouvoirs publics encouragent également à abaisser de 2 à 3 degrés la température de consigne pendant la nuit et à couper la chaudière lors des absences, en recourant à des systèmes de programmation ou de contrôle à distance. À noter qu’en copropriété, la réglementation impose d’équiper les logements d’appareils permettant d’individualiser les frais de chauffage lorsque cela est possible. Là encore, selon l’Ademe, cette solution inciterait les résidents à mieux consommer. D’autres solutions sont facilement applicables, comme réduire la durée de ses douches d’une minute (10 % d’économie), chauffer l’eau de cuisson directement avec le couvercle... Cela peut paraître dérisoire, mais tous ces petits changements cumulés peuvent entraîner des économies non négligeables.