Faire baisser la consommation d’eau et de chauffage en immeuble
Lorsque la consommation en eau et en chauffage est commune en copropriété, la plupart des résidents ne font en général pas beaucoup d’effort pour faire baisser leur consommation. En effet, cela a peu d’impact sur ce qu’ils paient à la fin du mois puisque les charges sont réparties en fonction de leurs tantièmes et non pas de leur consommation réelle.
Une gestion commune inadaptée
De plus, dans certains immeubles, la régulation de la température du chauffage se fait à l’échelle du bâtiment. Afin d’aider les résidents à adopter une consommation plus responsable, il est important de mettre en place des systèmes permettant l’individualisation de la régulation du chauffage en immeuble, mais aussi de la consommation d’eau.
Outre une réduction de la facture d’énergie, l’installation de tels systèmes permet d’améliorer le confort des résidents. En effet, lorsque la gestion du chauffage est commune à l’ensemble de l’immeuble, certains résidents ont généralement trop chaud dans leur logement (exposé plein sud par exemple), alors que d’autres ont trop froid (exposés plein nord, par exemple).
Prendre une décision en assemblée générale
Pour discuter de ce genre de projet, le syndic de copropriété devra convoquer une assemblée générale afin que les copropriétaires puissent débattre et voter le projet. En effet, l’ensemble des travaux concernant les parties communes et visant à faire baisser la consommation en eau et en chauffage doivent faire l’objet d’une réunion.
Le syndic de copropriété pourra notamment présenter plusieurs devis aux copropriétaires lors de cette réunion.
Les solutions pour faire baisser la consommation
Avant de mettre en place un projet pour faire baisser la consommation en eau et en chauffage de l’immeuble, il peut être intéressant de faire réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Obligatoire depuis 2012 pour les bâtiments à usage d'habitation disposant d’une installation de chauffage collective (ou d’une installation de climatisation collective), ce diagnostic permet de mesurer les performances énergétiques de l’immeuble et d’identifier les points à améliorer pour faire baisser la consommation en eau et en chauffage de l’immeuble.
Les travaux à privilégier pour faire baisser la consommation
Lors de son intervention, le diagnostiqueur détermine l’état de l’immeuble et conseille les copropriétaires sur les travaux à privilégier. En effet, l’installation de compteurs individuels n’est parfois pas suffisante et mieux vaut d’abord traiter :
-
les ponts thermiques et autre failles dans l’isolation de l’immeuble ;
-
le remplacement des fenêtres et des portes ;
-
l’isolation des parties communes non chauffées source de déperditions énergétiques importantes (au niveau de l’entrée, du garage, etc.) ;
-
l’isolation de la toiture et des combles, etc.
Toutes ces solutions sont aussi à considérer dans votre démarche de faire baisser la consommation d’eau et de chauffage en immeuble. En effet, les déperditions énergétiques liées aux ponts thermiques et autres faiblesses d’isolation de l’immeuble engendrent :
-
un véritable inconfort thermique pour les résidents ;
-
une hausse de la consommation pour compenser l’énergie perdue ;
-
une surconsommation qui peut être évitée.
Les travaux d’intérêt collectif sur des parties privatives
Investir dans l’amélioration de l’immeuble est la solution idéale pour lui apporter une véritable plus-value, mais aussi pour améliorer le confort des résidents tout en réduisant leur consommation énergétique. Veuillez noter que l’installation de robinets thermostatiques pour permettre la régulation du chauffage dans les appartements, mais aussi le remplacement des fenêtres et l’installation de compteurs individuels correspondent à des travaux d’intérêt collectif sur des parties privatives. Cette notion a été instaurée par la loi dite "Grenelle II" du 12 juillet 2010.
Les robinets thermostatiques
L’une des premières solutions pour faire baisser la consommation de chauffage en copropriété est d’installer des robinets thermostatiques sur tous les radiateurs. Cela permet de gérer pièce par pièce la température souhaitée plutôt que d’avoir une température identique dans l’ensemble de l’immeuble. Ainsi l’Ademe indique que dans une salle de bains, une température de 24 ° c’est agréable pendant l’usage de la pièce. Le reste du temps une température bien inférieure est suffisante. Dans les pièces à vivre, il est conseillé de prévoir une température comprise entre 19 et 20 °C, alors qu’il peut faire moins dans une chambre. Il est en effet plus confortable de dormir dans une pièce chauffée aux alentours de 16 ou 17 °C.
Ce système de régulation du chauffage peut fonctionner de manière manuelle ou programmée (en fonction des horaires, des jours, etc.).
Le thermostat d’ambiance
Une autre alternative consiste à installer un thermostat d’ambiance. D’ailleurs certains modes de fonctionnement sont compatibles avec des robinets thermostatiques. Il existe trois solutions principales :
-
le thermostat d'ambiance non programmable ;
-
le thermostat d'ambiance programmable classique ;
-
et le thermostat d'ambiance programmable connecté.
Le thermostat d'ambiance non programmable
En copropriété, nous vous déconseillons d’opter pour ce type de thermostat. En effet, avec son utilisation et son chronophage ; les résidents risquent fortement de se résigner à ne pas utiliser ce thermostat d’ambiance qui nécessite sans cesse une intervention manuelle. Son installation reste toutefois la moins coûteuse des trois.
Le thermostat d'ambiance programmable classique
Une programmation horaire et journalière est possible. Cela signifie qu’il est possible de définir différents réglages en fonction des jours de la semaine, mais aussi des heures de la journée. La copropriété pourra bénéficier de certaines aides financières accordées pour les travaux d’économies énergétiques.
Le thermostat d'ambiance programmable connecté
La dernière solution consiste à opter pour un thermostat d'ambiance programmable à distance. Ainsi une programmation journalière peut également être prévue. Il est toutefois possible de modifier cette programmation à tout moment depuis un smartphone. Cela permet d’adapter au plus près les besoins en chauffage par rapport au rythme de vie des copropriétaires.
Les compteurs d’eau individuels
Le rôle d’un compteur d’eau individuel est de mesurer la consommation en eau froide et en eau chaude sanitaire relative à chaque logement de manière désolidarisée des autres dans un même immeuble. Cela permet ainsi aux résidents de pouvoir payer leur propre consommation indépendamment de celle des autres. Ce mode de répartition des frais est bien plus équitable qu’une répartition des frais globaux de la copropriété en fonction des tantièmes de chaque copropriétaire.
Un compteur d’eau individuel est également dénommé des deux façons suivantes :
-
compteur divisionnaire ;
-
et compteurs défalqueur.
Ces dernières années, de nombreuses copropriétés ont mis en place ce type de système de mesure de la consommation en eau en immeuble. Dans ces logements, une baisse de la facture d’eau de 20 % en moyenne est notée. De plus, sachez que le télérelevé de ces compteurs d’eau individuels est l’idéal pour repérer la présence d’une fuite d’eau rapidement.
En copropriété, il est même possible de prévoir un abonnement pour bénéficier de l’intervention automatique d’un plombier lorsque ce genre de fuite est détecté sur les télérelevés des compteurs d’eau individuels. Selon la taille de la copropriété, il peut être intéressant ou non de souscrire à ce type de contrat de prévention des risques et d’entretien.
Les avantages d’un compteur d’eau individuel |
Les inconvénients d’un compteur d’eau individuel |
|
|
Les compteurs connectés
Tous les bâtiments, qu’il s’agisse de maison individuelle ou d’immeuble en copropriété s'équipent petit à petit du Linky, le compteur connecté. Il s’agit d’un équipement de mesure de la consommation d’électricité. Il s’agit en fait du compteur électrique nouvelle génération. La différence de ce compteur électrique connecté, c’est que le technicien se chargeant des relevés, n’a plus besoin de demander accès au boîtier pour effectuer le relevé.
Ce compteur intelligent permet de simplifier cette démarche puisque le technicien peut connaître, à distance, la consommation de la copropriété. Ce compteur permet également aux consommateurs, c’est-à-dire les résidents, de connaître au jour le jour leur consommation électrique s’ils le souhaitent. Cette possibilité était une volonté de la directive européenne de 2009.
L’objectif de l’installation d’un compteur connecté au sein d’une copropriété est le même que celui de nombreuses directives prises ces dernières années par le gouvernement et par l’Europe. Il s’agit de faire baisser la consommation énergétique des consommateurs dans le cadre de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique, notamment.
Les avantages d’un compteur électrique connecté |
Les inconvénients d’un compteur électrique connecté |
|
|
Les informations relevées par ce compteur communicant sont transmises par des câbles électriques et l’installation d’un tel appareil n'entraîne pas l’augmentation des champs électromagnétiques qui passent dans le logement. Ainsi, aucun danger pour la santé n’est à envisager.
Si votre copropriété n'est pas encore équipée d’un Linky, voici comment se déroulera l’installation, prévue dans l’ensemble des bâtiments avant 2021 :
-
les copropriétaires recevront un avis de passage plusieurs semaines avant l’intervention ;
-
une fois la date indiquée sur le courrier atteinte, un technicien agréé pour l’installation gratuite du Linky viendra remplacer les anciens compteurs par de nouveaux (l’installation d’un compteur prend 30 minutes environ) ;
-
aucune modification du contrat d’électricité que chaque copropriétaire ou que la copropriété possède n’est à prévoir, sauf si vous souhaitez changer de puissance, ou autre ;
-
les copropriétaires ont ensuite accès au suivi de leur consommation sur ordinateur et smartphone ;
-
la facturation électrique correspond ensuite à la consommation réelle de chaque logement.
Les télérelevés : qu’est-ce que c’est ?
Le télérelevé est une évolution des systèmes de comptage et de mesure qui permet de moderniser le relevé de la consommation des habitants en eau et en chauffage sur l’ensemble du territoire. Si cela facilite le travail des techniciens qui ne pouvaient accéder aux relevés que lorsque les personnes étaient chez elles, cela permet aussi aux résidents de pouvoir mieux suivre leur consommation personnelle.
L’enregistrement des données par les compteurs connectés se fait toutes les 10 minutes, il est donc très facile de suivre en direct sa consommation d’énergie, de relever la présence d’une fuite, etc.
Le remplacement des fenêtres
Lors du remplacement des fenêtres de la copropriété, différents éléments doivent être pris en compte. En effet, le remplacement du vitrage suffit parfois, alors que d’autres fois, c’est toute l’isolation de la fenêtre qui doit être revue. Si le bâtiment est ancien, il est possible que les fenêtres soient équipées de simple vitrage très énergivore à cause de l’importance des déperditions énergétiques causées. Si installer du triple vitrage est rarement nécessaire, il est important de privilégier l’installation d’un double vitrage avant de prévoir toute autre solution pour faire baisser la consommation de chauffage en copropriété.
Hors prix de pose, l’achat d’une fenêtre coûte entre 300 et 1 000 € TTC. En copropriété, une majeure partie des fenêtres sont généralement identiques. Procéder à un achat groupé de modèles similaires permet de faire des économies en fourniture, mais aussi en pose en passant par une seule et unique entreprise d’installation pour l’ensemble de la copropriété.
La rénovation de l’isolation
Isolation par l’intérieur ou isolation par l’extérieur, il existe de nombreuses solutions pour revoir les performances d’isolation de la copropriété. Si cela permet d’améliorer le confort des résidents et de réduire considérablement la consommation énergétique en chauffage, il ne faut toutefois pas oublier que cela implique un investissement conséquent de la part de tous les copropriétaires.
Pour ces raisons, nous avons écrit plusieurs guides très complets sur le sujet qui pourront vous aider à mettre en place votre projet, parmi lesquels :
-
Isolation Thermique par l’Extérieur : une nouvelle génération d’isolants est désormais disponible ;
-
ou encore : Prix de l’isolation : quel budget pour isoler ?
Remplacer la chaudière de l'immeuble
Une chaudière défectueuse ou vieillissante peut aussi être la cause d’une surconsommation dans un immeuble ou dans un appartement. Remplacer la chaudière collective de l’immeuble ou la chaudière individuelle d’un ou de plusieurs copropriétaires est parfois la solution pour faire baisser la consommation en chauffage de l’immeuble. Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions consommant très peu d’énergie fossile, voire pas du tout, avec les équipements de production de chauffage fonctionnant avec les énergies renouvelables (aérothermie, solaire, géothermie, etc.).
Pour en savoir davantage sur le sujet, nous vous invitons à consulter notre guide : Le prix d’une chaudière d’immeuble.
Prix à investir pour faire baisser la consommation de la copropriété
Afin de mettre en place des mesures permettant la baisse de la consommation en eau et en chauffage de l’immeuble, les copropriétaires devront investir dans une ou plusieurs des solutions évoquées dans ce guide. Selon le niveau d’isolation et le niveau de consommation actuelle de l’immeuble, le retour sur investissement sera plus ou moins rapide. Voici un tableau récapitulatif de l’ensemble des prix à prévoir en fonction de tous les travaux qu’il est possible de mettre en place au sein de la copropriété pour faire baisser la consommation en eau et en chauffage.
Type de solution |
Prix TTC (hors pose) |
||
Installation de robinets thermostatiques sur les radiateurs de tous les appartements |
Robinet thermostatique manuel |
de 20 à 60 € par robinet thermostatique |
|
Robinet thermostatique connecté |
de 100 à 300 € par robinet thermostatique |
||
Remplacement de l’ensemble des fenêtres des parties privatives et des parties communes de la copropriété |
Installation de fenêtres avec double vitrage proposant de bonnes performances thermiques |
de 300 à 1000 € par fenêtre |
|
Remplacement d’un compteur d’électricité unique pour l’ensemble de la copropriété par un compteur connecté (Linky) |
Remplacement gratuit |
||
Installation d’un compteur d’eau individuel |
Achat d’un compteur par logement |
de 60 à 130 € |
|
Location d’un compteur par logement (contrat de 5 à 10 ans) |
de 12 à 25 € par an |
||
Installation d’un compteur d’électricité individuel |
Mise en service d’un compteur dans un délai d’intervention standard |
entre 25 et 40 € |
|
Mise en service d’un compteur dans un délai d’intervention express |
entre 80 et 100 € |
||
Mise en service d’un compteur dans un délai d’intervention urgent |
entre 150 et 200 € |
||
Remplacer la chaudière de l'immeuble |
Chaudière bois |
5 000 € à 20 000 € |
|
Chaudière fioul |
1 800 à 10 000 € |
||
Chaudière électrique |
1 000 à 4 500 € |
||
Chaudière gaz |
800 à 20 000 € |
||
Chaudière hybride |
4 600 à 9 600 € |
||
Sensibiliser les occupants à une consommation plus responsable |
Mission du syndic de copropriété |
||
Rénovation de l'isolation de l’immeuble |
Isolation de combles aménagés |
de 40 à 60 € le m² |
|
Isolation de combles perdus |
de 25 à 50 € le m² |
||
Isolation des sols |
de 20 à 50 € le m² |
||
Isolation des murs par l’intérieur |
de 60 à 100 € le m² |
||
Isolation des murs par l’extérieur |
dès 130 € le m² |
||
Isolation d’une toiture terrasse |
environ 200 € le m² |
Vote du projet en assemblée générale
Afin de pouvoir mettre en place des travaux d’intérêt collectif sur des parties privatives, il est nécessaire d’obtenir la majorité de l’article 25 lors du vote de l’assemblée générale. Il s’agit de la majorité absolue prenant en compte le nombre de copropriétaires dans l’immeuble, que ceux-ci soient présents, absents ou représentés.
Les travaux concernés sont les suivants :
-
l’installation de robinets thermostatiques sur les radiateurs de tous les appartements ;
-
le remplacement de l’ensemble des fenêtres des parties privatives et des parties communes de la copropriété ;
-
et l’installation de compteurs individuels d’énergie.
Les copropriétaires ayant voté contre et les copropriétaires absents doivent participer à la répartition des frais des travaux dès lors que le projet a été accepté. Seules peuvent être exemptées, les personnes ayant réalisé des travaux similaires dans les 10 dernières années.
Sensibiliser les résidents
Le syndic de copropriété peut envoyer un courrier, un e-mail ou prévoir des affichages dans la copropriété afin de sensibiliser les résidents à adopter les bons gestes pour une consommation plus responsable. Afin de réduire la consommation énergétique en eau et en chauffage de l’immeuble, voici les conseils que peut donner un syndic de copropriété aux résidents :
-
Conseil n° 1 : suivre les recommandations de l’Ademe pour régler les robinets thermostatiques (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie indique la température idéale à prévoir dans chaque pièce d’un logement en fonction de son utilité) ;
-
Conseil n° 2 : penser à purger les radiateurs de manière régulière afin qu’ils puissent fonctionner au meilleur de leur efficacité ;
-
Conseil n° 3 : penser à éteindre le chauffage pendant que les résidents ouvrent les fenêtres pour aérer les pièces, mais aussi pendant des absences prolongées (un week-end, pendant les vacances, etc.) ;
-
Conseil n° 4 : prévoir un espace suffisant autour des émetteurs de chaleur pour ne pas gêner la diffusion homogène de celle-ci.