L’installation d’une VMC : une stratégie thermique
La performance thermique est au cœur des préoccupations et nécessite une bonne étanchéité de l’enveloppe du bâtiment pour éviter les ponts thermiques et les fuites d’air.
Toutefois, les progrès réalisés en matière d’isolation doivent être doublés d’une bonne ventilation sous peine d’engendrer des problèmes de condensation et d’humidité et la présence à l’intérieur d’un air vicié car non renouvelé. L’installation d’une VMC a ainsi été rendue obligatoire dans les bâtiments neuf mais aussi dans le cadre de rénovation thermique importante.
Même en dehors des cas obligatoires, l’installation d’une VMC est une stratégie thermique payante.
Toutefois, si la ventilation reste indispensable à un confort thermique de qualité, elle doit permettre un renouvellement de l’air sans perte d’énergie.
Quelle décision en AG ?
Comme tous les travaux d’amélioration depuis la loi ALUR, l’installation d’une VMC collective dans une copropriété doit être votée à la majorité absolue de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965, et non plus à la double majorité de l’article 26.
« Article 25 (…)
n) L'ensemble des travaux comportant transformation, addition ou amélioration ; »
Toutefois, si une installation existait auparavant et qu’il s’agit de la remplacer, le vote pourra être fait à la majorité simple de l’article 24 de la loi du 10 juillet 1965, ce remplacement étant considéré comme une opération d’entretien.
Par ailleurs, si l’installation de la VMC s’inscrit dans des travaux de rénovation énergétique, la décision sera prise à la majorité absolue de l’article 25 :
« Article 25 (…)
f) A moins qu'ils ne relèvent de la majorité prévue par l'article 24, les travaux d'économies d'énergie ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces travaux peuvent comprendre des travaux d'intérêt collectif réalisés sur les parties privatives et aux frais du copropriétaire du lot concerné, sauf dans le cas où ce dernier est en mesure de produire la preuve de la réalisation de travaux équivalents dans les dix années précédentes. »
Ou s’ils sont réalisés à l’occasion de travaux sur les parties communes, à la majorité simple de l’article 24 :
« Article 24 (…)
h) Les opérations d'amélioration de l'efficacité énergétique à l'occasion de travaux affectant les parties communes. »
Quel type de VMC pour la copropriété ?
Il existe plusieurs types de VMC qui présentent des caractéristiques différentes ? permettant de choisir pour chaque copropriété le modèle le pus adapté.
La VMC simple flux
Autoréglable, la VMC simple flux fonctionne avec un extracteur qui envoie l’air de l’intérieur vers l’extérieur, provoquant ainsi une dépression qui fait entrer l’air extérieur dans le bâtiment. Le renouvellement de l’air se fait ainsi automatiquement et en continu, à un débit constant.
Son avantage : la simplicité de fonctionnement, peu d’entretien et le prix accessible.
Son inconvénient : Elle ne tient pas compte de l’hygrométrie intérieure ni des conditions climatiques extérieures. Fonctionnant en permanence, elle consomme davantage d’électricité.
La VMC simple flux hygroréglable
On distingue la VMC simple flux hygro A de la VMC simple flux hygro B.
La première conserve le principe d’entrées d’air autoréglables mais est équipée de bouches d’extraction hygroréglables, ce qui permet de mettre en fonctionnement la ventilation uniquement quand cela est nécessaire, c’est à dire quand le taux d’humidité de la pièce s’élève.
Ce type de VMC est cependant peu employée dans les locaux d’habitation, dans lesquels le second modèle est privilégié.
La VMC simple flux hygro B possède à la fois des entrées d’air et des bouches d’extraction hygroréglables. Ce type de VMC permet de réaliser d’importantes économies d’énergie en renouvelant uniquement le volume d’air nécessaire.
La VMC double flux
Son principe repose sur un double réseau de ventilation en entrée et en sortie. La chaleur ou la fraîcheur de l’air extrait sont utilisées pour chauffer ou refroidir l’air extérieur envoyé à l’intérieur, permettant une importante diminution des dépenses d’énergie grâce à ce système de récupération.
Cependant, du fait de la double ventilation, la consommation en énergie de la VMC est plus importante que celle d’une ventilation simple flux.
L’installation
L’installation d’une VMC dans une copropriété peut se révéler problématique si aucun réseau de ventilation n’y est déjà présent. Les conduits existants doivent en fait être suffisants pour permettre de laisser passer les gaines de ventilation.
Si une VMC simple flux est déjà présente, le passage à une VMC double flux peut ne pas être possible par maque de place ou trop onéreux. Il vaudra mieux se tourner alors vers une VMC simple flux hydroréglable qui permettra de réaliser de réelles économies d’énergie pour un investissement plus raisonnable.
Pour être efficace l’installation de la VMC doit être précédée de travaux de rénovation thermique pour assurer une bonne étanchéité du bâtiment, comprenant également l’isolation des fenêtres, coffres de volets roulants et portes palières.
Par ailleurs, le choix du lieu d’installation du ou des caissons doit tenir compte de l’environnement de l’immeuble afin de ne pas créer de nuisances sonores, tant pour les copropriétaires que pour le proche voisinage.
L’entretien
Pour rester en bon état de fonctionnement, une VMC doit faire l’objet d’un entretien régulier.
L’article 101 de l’arrêté du 31 janvier 1986 rend la vérification des installations de ventilation obligatoire au moins une fois par an dans le cadre de la protection contre l’incendie, par un organisme ou un professionnel compétent qui tiendra un registre comprenant les rapports de vérification, intervention et entretien et les opérations de maintenance.
Le détail de cet entretien n’est pas défini mais pour être efficace il doit comporter une vérification des caissons d’extraction, de la tension de la courroie, des ventilateurs, des bouches et entrées d’air. Par ailleurs le nettoyage complet du ventilateur, gaines, bouches et entrées d’air est recommandé tous les 5 ans.
Chaque occupant est seul responsable de l’entretien des bouches individuelles de la VMC présentes dans le logement.
Cas particulier : les VMC GAZ
Pour les VMC gaz, qui combinent l’aération des logements avec l’extraction des produits de combustion des chaudières à gaz individuelles, un contrat d’entretien est rendu obligatoire par l’arrêté du 30 mai 1989, et prévoit une visite annuelle..
Quel budget ?
Le prix de l’installation d‘une VMC dans une copropriété dépend de plusieurs facteur :
- La taille de la copropriété et le nombre de logements
- Le type de VMC choisi
- L’existence d’un conduit de taille suffisante.
Pour l’entretien de la VMC, le budget à prévoir se situe autour de :
- 150 à 200€ par caisson
- 120€ à 300€ par colonne pour le ramonage, selon le nombre d’étages présents.