L’arrêté de péril : fonctionnement et explications

Une procédure de péril vise à protéger la sécurité des personnes vivant dans un lieu estimé dangereux. Cette action est toujours prise envers le propriétaire du logement et donc, en copropriété, envers les copropriétaires de l’immeuble. Dans cet article, nous vous expliquons plus en détail en quoi consiste un arrêté de péril et comment cela fonctionne.

L’arrêté de péril : fonctionnement et explications
L’arrêté de péril : fonctionnement et explications

Déclaration de péril imminent

Tout résident de l’immeuble, tout voisin de la copropriété et tout passant dans la rue à proximité du bâtiment, peut et doit signaler l’insécurité prodiguée par l’habitation. Pour cela, le signalement se fait auprès de la mairie, soit par un appel, soit en personne, soit par courrier, soit par mail électronique. Suite à la réception de ces informations, les services adéquats se rendront sur les lieux afin de constater la gravité de l’insécurité du bâtiment. Les services de la mairie disposent de 3 mois pour réaliser ce constat.

Attention, la procédure de péril ne doit pas être confondue avec la procédure d’insalubrité.

 


L’arrêté de péril en copropriété, qu’est-ce que c’est ?

On parle de « péril » lorsqu’un appartement ou un immeuble indique des signes prouvant que la solidité du bâtiment peut être remise en question. Il peut aussi bien s’agir de risques d’effondrement de planchers et de plafonds, que de chutes de pierres de façade, de tuiles de la toiture, etc. Les effondrements concernent également les garde-corps, les balcons, les escaliers, les façades, etc.

Un arrêté de péril peut être déclenché par le maire de la ville dont dépend la copropriété dès lors qu’il juge que l’état du bâtiment n’est plus acceptable, au point que les résidents sont en danger. Il existe deux types d'arrêté de péril : l’arrêté de péril ordinaire et l’arrêté de péril imminent. Dans le premier cas, il est estimé que la sécurité des locataires de l’immeuble n’est pas immédiatement en danger, alors qu’elle l’est dans le deuxième cas.

L’immeuble concerné peut être déclaré dangereux pour diverses raisons. Il s’agit généralement en particulier de la sécurité des résidents de celui-ci, mais l’arrêté de péril peut également concerner la sécurité des passants ou des voisins.

 


L’intervention du maire ou du Préfet de police

Par l’arrêté de péril, le maire procède à une mise en demeure d’un ou de plusieurs copropriétaires. Il leur est alors enjoint de déclencher promptement les travaux nécessaires à la réhabilitation de l’immeuble. (A Paris, ce sera le préfet de police qui se chargera de déclencher un arrêté de péril).

 

Le délai d’exécution alloué est d’un mois pour un arrêté de péril imminent et de deux mois maximum pour un arrêté de péril ordinaire. Si ce délai n’est pas respecté, le maire a l’autorité nécessaire pour le déclenchement des travaux. Toutefois, dans ce cas-ci, le montant à payer pour les copropriétaires risque d’être plus élevé puisque la municipalité facturera le montant des travaux à ceux concernés, elle y ajoutera également des intérêts ainsi qu’une astreinte dont le montant maximum à payer est de 1 000 € par jour de retard.

En cas de refus d'exécution des travaux, un copropriétaire s’expose à la possibilité d’une poursuite pénale.

 

La notification de la procédure en copropriété

Pour un immeuble de copropriété, c’est au syndic de copropriété que la notification de l’arrêté de péril est envoyée par courrier. C’est ensuite à lui de se charger d’avertir l’ensemble des copropriétaires concernés.

Deux mois sont alloués au syndic de copropriété pour qu’il fasse part de ses observations au maire par lettre recommandée avec accusé de réception, dans le cas d’un arrêté de péril ordinaire. Cependant, s’il s’agit d’un arrêté de péril imminent, c’est un expert désigné, par un juge des référés suite à la demande de la mairie, qui fera ses observations quant à l’état dans lequel se trouve le bâtiment et les travaux nécessaires pour sa remise en état. Pour cela, il dispose de 24 heures pour se rendre sur les lieux. Il réalisera un constat, comprenant notamment les mesures à mettre en place, qu’il soumettra ensuite au maire.

C’est suite à cette étape que le délai pour la réalisation des travaux est applicable.

 


Les obligations des copropriétaires

Lorsqu’un arrêté de péril est prononcé, les copropriétaires ont des devoirs envers les locataires du bâtiment. Ainsi, dès lors que l’immeuble a été identifié comme dangereux, les locataires n’ont plus à s’acquitter du loyer à partir du 1er jour du mois suivant la date d’émission de l’arrêté de péril, et ce jusqu’à la fin des travaux de remise en état du bâtiment.

En sus, les frais de relogement des locataires sont à la charge du copropriétaire bailleur. Il peut éventuellement les héberger s’il possède un espace adéquat pour cela. Plus spécifiquement :

  • pour une interdiction provisoire, une solution d’hébergement temporaire devra être trouvée par le copropriétaire bailleur pour les locataires ;
  • pour une interdiction définitive, il devra procéder à leur relogement.

 

Attention, le copropriétaire bailleur doit procéder à un relogement correct, c’est-à-dire qu’il doit s’assurer de trouver quelque chose qui corresponde aux besoins réels de ses locataires et qui soit jugé décent. En effet, dans le cas inverse, le maire aura de nouveau le pouvoir de prendre les choses en main. Dans ce cas, les frais de relogement des locataires, seront en plus, complétés par des intérêts. Dans le pire des cas, des procédures pénales pourront être déclenchées.

 

Démolition partielle ou totale

Si le maire ne peut normalement pas ordonner la démolition totale de l’immeuble, il pourra toutefois faire la demande d’une démolition partielle, concernant un pan de mur sur le point de s’écrouler par exemple.

Attention, il existe toutefois l’exception d’une habitation présentant un danger d’une exceptionnelle gravité où le maire aura le pouvoir d’ordonner la démolition totale de la copropriété.

 

Vérification des travaux réalisés

Après que les travaux aient été réalisés dans le copropriété, un expert désigné par la mairie se déplacera sur les lieux pour constater les améliorations apportées. Lors de cette vérification, s’il apparaît qu’un ou plusieurs des copropriétaires n’ont pas respecté la demande de travaux effectuée par la mairie, des sanctions pénales s’appliqueront.

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