Lors de la construction d’un immeuble ou pour les travaux de rénovation d’une copropriété, il n’est pas toujours facile de choisir l’isolant adapté aux conditions météorologiques de la région afin d’assurer le confort des résidents aussi bien sur le plan phonique que sur le plan thermique. Avec ce guide sur le comparatif des isolants en construction et en rénovation vous connaîtrez les prix, les performances thermiques et les performances phoniques de chaque isolant, mais également l’énergie grise que génère le cycle de vie de chacun de ces isolants.
L’isolation d’un immeuble en copropriété
L’isolation d’un immeuble joue un rôle majeur dans le bien-être et le confort des résidents au quotidien tout en permettant de réaliser de véritables économies d’énergie sur la consommation en chauffage et en climatisation. La multitude des isolants existants aujourd’hui complique le choix des copropriétaires pour leurs travaux de rénovation. Pour isoler de manière efficace, l’objectif de tous travaux d’isolation, quel que soit le matériau choisi, consiste à piéger le plus d’air possible et d’éviter tous les ponts thermiques.
Pour connaître la performance d’un isolant, il convient de prendre en compte ses capacités à empêcher une puissance thermique de passer au travers d’une surface. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on parle de conductivité thermique pour comparer différents isolants entre eux et ainsi connaître leur résistance thermique.
Parmi les isolants que vous pouvez choisir pour la rénovation de l’isolation de la copropriété trois grandes familles de matériaux se distinguent :
- les isolants minéraux ;
- les isolants bio-sourcés ;
- et les isolants synthétiques.
Les isolants minéraux
Les isolants minéraux, aussi connus sous le nom de laines minérales proposent un bon rapport qualité prix. Leur résistance au feu fait de cet isolant minéral une solution adaptée pour des immeubles fonctionnant avec un système de chauffage au bois. L’un des points faibles des isolants minéraux concerne toutefois l’énergie grise importante que provoquer leur cycle de vie. En effet, avec un faible taux de recyclage et la production importante d’énergie grise lors de la fusion de la roche ou du sable, les isolants minéraux ne sont pas une solution adaptée sur le plan environnemental.
Parmi les isolants minéraux, il est notamment possible de citer :
- la laine de roche ;
- la laine de verre ;
- la vermiculite ;
- la perlite exfoliée, etc.
Voici un tableau comparatif des prix des isolants minéraux que vous pouvez choisir pour l’isolation de l’immeuble :
Isolants minéraux |
Prix TTC |
Laine de roche |
de 5 à 15 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Laine de verre |
de 3 à 10 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Vermiculite |
de 10 à 20 € le m² |
Perlite |
190 € le m3 |
Nous vous déconseillons de choisir des isolants minéraux pour isoler les combles de la copropriété puisque leur faible déphasage n’assurera pas le confort des résidents vivant sous la toiture en été. Les isolants minéraux sont généralement d’une faible densité.
Les isolants bio-sourcés
Les isolants bio-sourcés sont des matériaux d’origine végétale, animale ou ayant été recyclés comme la ouate de cellulose, par exemple. Ces isolants sont caractérisés par une matière généralement assez dense qui offre de bonnes performances thermiques. Les isolants bio-sourcés d’origine végétale ont l’avantage d’évacuer naturellement la vapeur d’eau, ce qui évite les problèmes d’humidité et de dégradations liées à l’humidité. Parmi les isolants bio-sourcés, il est notamment possible de citer :
- la ouate de cellulose ;
- la laine de mouton ;
- la laine de bois ;
- la laine de lin ;
- la laine de coco ;
- la paille ;
- la laine de chanvre ;
- le liège expansé, etc.
Voici un tableau comparatif des prix des isolants bio-sourcés que vous pouvez choisir pour l’isolation de l’immeuble :
Isolants bio-sourcés |
Prix TTC |
Ouate de cellulose |
de 20 à 30 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Laine de bois (ou fibres de bois) |
environ 15 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Liège expansé |
de 10 € à 30 € le m², selon l'épaisseur et la densité |
Laine de chanvre |
environ 15 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Paille |
environ 40 € le m3 pour les blocs de construction |
Laine de coton |
de 10 à 25 € le m² selon l'épaisseur |
Laine de coco |
de 25 à 35 € le m² |
Laine de lin |
environ 15 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Laine de mouton |
de 15 à 25 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
En copropriété, l’utilisation des isolants bio-sourcés est notamment conseillée pour l’isolation des combles.
Les isolants synthétiques
Autre solution, pour isoler un immeuble en copropriété, opter pour un isolant synthétique dérivé de la pétrochimie. Ce sont des isolants dont le prix est généralement plus abordable et dont les performances sont bonnes. Insensible à l’humidité, les isolants synthétiques permettent généralement de gagner de la place par rapport à d’autres isolants plus épais.
Les isolants synthétiques conviennent parfaitement pour des travaux d’isolation extérieure. De plus, c’est aussi une solution pratique pour isoler un plancher puisque les isolants synthétiques disposent d’une bonne résistance à la compression. Ils ne conviennent pas pour une isolation de toiture à cause de leur faible déphasage, causé par la faible densité des isolants synthétiques. Parmi les isolants synthétiques, il est notamment possible de citer :
- le polyuréthane ;
- le polystyrène extrudé ;
- le polystyrène expansé, etc.
Voici un tableau comparatif des prix des isolants synthétiques que vous pouvez choisir pour l’isolation de l’immeuble :
Isolants minéraux |
Prix TTC |
Polyuréthane |
environ 20 € le m² |
Polystyrène extrudé |
de 15 à 25 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Polystyrène expansé |
environ 10 € le m² pour une épaisseur de 100 mm |
Veuillez toutefois noter que le bilan écologique du cycle de vie des isolants synthétiques est très mauvais pour l’environnement. De plus, en cas d’incendie, les isolants synthétiques dégagent des vapeurs qui sont mortelles pour les habitants.
Les performances thermiques et phoniques des isolants
Si les travaux de rénovation de l’isolation de la copropriété ne sont pas limités par une question de budget, il est important de prendre le temps de comparer les performances thermiques et phoniques des différents isolants pour éviter les mauvaises surprises dans le futur. En effet, pour un immeuble en copropriété, le voisinage relativement proche entre les appartements fait de l’isolation phonique une priorité au même titre que l’isolation thermique.
Contraintes budgétaires, respect de l’environnement et performances thermiques et phoniques des isolants sont donc tous les critères à prendre en compte lorsque vous choisissez les isolants à utiliser pour les travaux de rénovation. Ainsi, les budgets limités préfèrent la laine de verre pour ses performances thermiques efficaces en hiver, bien qu’elle n’offre pas un confort suffisant en été. Sachez, par exemple, que l’impact environnement de la ouate de cellulose est bien meilleur et permet d’obtenir des performances thermiques équivalentes à celles de la laine de verre. De plus, son déphasage est largement supérieur ce qui permet à cet isolant d’être également efficace en été.
Voici ci-dessous un tableau récapitulatif des différentes performances thermiques et phoniques des différents isolants que vous pouvez utiliser pour l’isolation de l’immeuble de votre copropriété. Certains isolants disposent de la certification ACERMI comme vous pourrez le voir. Il s’agit d’une certification attribuée par l’Association pour la Certification des Matériaux Isolants (ACERMI). Depuis mars 2003, cette certification doit obligatoirement être mentionnée sur les matériaux d’isolation thermique, en complément du marquage CE. Son rôle consiste à assurer la vérification des caractéristiques mentionnées sur les emballages par les fabricants.
Pour comprendre le tableau ci-dessous, comprenez que les performances thermiques sont exprimées par la conductivité thermique des isolants avec l’outil de mesure : λ (lambda). Plus la valeur lambda est petite, plus l’isolant dispose de bonnes capacités d’isolation. Cela signifie par exemple que le polyuréthane (de 0,022 à 0,030) dispose d’une meilleure conductivité thermique que la perlite (de 0,050 à 0,060) et que ses performances thermiques sont donc plus élevées.
Type d’isolant |
Performances thermiques (conductivité thermique λ) |
Performances phoniques |
|
Laine de roche |
certifié ACERMI |
de 0,032 à 0,040 |
excellentes performances |
Liège expansé |
de 0,032 à 0,049 |
excellentes performances |
|
Fibres de bois |
de 0,037 à 0,049 |
excellentes performances |
|
Mousse phénolique |
de 0,018 à 0,035 |
très bonnes performances |
|
Laine de verre |
de 0,030 à 0,040 |
bonnes performances |
|
Verre cellulaire |
de 0,038 à 0,055 |
bonnes performances |
|
Perlite |
de 0,050 à 0,060 |
bonnes performances |
|
Plumes de canard |
de 0,033 à 0,042 |
bonnes performances |
|
Polystyrène expansé |
de 0,029 à 0,038 |
performances médiocres |
|
Polystyrène extrudé |
de 0,029 à 0,037 |
performances médiocres |
|
Polyuréthane |
de 0,022 à 0,030 |
performances médiocres |
|
Ouate de cellulose |
non certifié ACERMI |
de 0,038 à 0,043 |
excellentes performances |
Fibre de coco |
de 0,037 à 0,045 |
excellentes performances |
|
PIV |
de 0,0042 à 0,0050 |
excellentes performances |
|
Aérogels |
de 0,011 à 0,013 |
excellentes performances |
|
Vermiculite |
de 0,060 à 0,080 |
bonnes performances |
|
Argile expansée |
de 0,10 à 0,16 |
bonnes performances |
|
Chanvre |
de 0,040 à 0,046 |
bonnes performances |
|
Laine de mouton |
de 0,035 à 0,042 |
bonnes performances |
|
Fibres de lin |
de 0,037 à 0,040 |
bonnes performances |
|
Laine de coton |
de 0,037 à 0,042 |
bonnes performances |
|
Torchis |
de 0,57 à 0,59 |
bonnes performances |
|
Bloc bi-matière |
de 0,064 à 0,09 |
bonnes performances |
|
Brique monomur |
de 0,12 à 0,18 |
bonnes performances |
|
Paille |
de 0,050 à 0,075 |
bonnes performances |
|
Bloc monomur pierre ponce |
de 0,09 à 0,12 |
performances moyennes |
|
Bloc monomur d'argile |
0,11 |
performances moyennes |
|
Béton cellulaire |
de 0,09 à 0,13 |
performances moyennes |
|
Panneaux de roseaux |
0,056 |
mauvaises performances |
|
Peinture isolante |
0,55 |
mauvaises performances |
|
Isolant mince |
en complément d’un autre isolant |
performances médiocres |
|
Toiture végétale |
en complément d’un autre isolant |
en complément d’un autre isolant |
Si les copropriétaires sont à la recherche d’un isolant 100 % naturel et écologique, nous vous conseillons de vous tourner vers des isolants comme :
- la laine de mouton ;
- la paille, etc.
L’énergie grise des isolants
Avant de choisir son isolant pour ses performances thermiques, phoniques ou pour son prix, il faut également avoir conscience de l’énergie grise que le cycle de vie de chaque matériau produit. Ainsi certains matériaux sont plus écologiques que d’autres notamment parce qu’il est possible de les trouver localement et que l’importation depuis un pays lointain n’est pas nécessaire. En effet, l'énergie grise prend en compte la pollution générée par le cycle de vie du matériau : fabrication, transport, etc.
Les enjeux environnementaux se trouvant au coeur des démarches actuelles concernant tous types de travaux de construction et de rénovation, nous souhaitons vous sensibiliser à l’impact environnemental des matériaux d’isolation.
Les fiches FDES sont des fiches de déclaration environnementale et sanitaire propres à chaque isolant. Le fait qu’un isolant bénéficie ou non d’une fiche FDES ne signifie pas automatiquement qu’il a un impact faible sur l’environnement. Un isolant disposant d’une fiche FDES démontre toutefois la transparence des fabricants sur le cycle de vie des matériaux qu’ils fabriquent et vendent.
Type d’isolant |
Energie grise produite |
Fiche FDES |
Laine de roche |
123 à 10 006 kWh/m3, selon le conditionnement |
oui |
Liège expansé |
80 à 90 kWh/m3 |
non |
Fibres de bois |
13 à 50 kWh/m3 en vrac |
oui |
800 et 1 400 kWh/m3 en panneaux |
||
Mousse phénolique |
non renseigné |
non |
Laine de verre |
242 à 1 344 kWh/m3 selon le conditionnement |
oui |
Verre cellulaire |
1 600 kWh/m3 |
oui |
Perlite |
230 kWh/m3 |
oui |
Plumes de canard |
55 kWh/m3 |
non |
Polystyrène expansé |
450 kWh/m3 |
non |
Polystyrène extrudé |
850 kWh/m3 |
non |
Polyuréthane |
1 100 kWh |
non |
Ouate de cellulose |
50 à 158 kWh/m3 selon le conditionnement |
non |
Fibre de coco |
énergie grise moyenne, causée par le transport |
non |
PIV |
énergie grise élevée |
non |
Aérogels |
énergie grise très élevée |
non |
Vermiculite |
230 kWh/m3 |
non |
Argile expansée |
300 kWh/m3 |
non |
Chanvre |
40 kWh/m3 |
non |
Laine de mouton |
55 kWh/m3 |
non |
Fibres de lin |
30 kWh/m3 |
non |
Laine de coton |
non renseigné |
non renseigné |
Torchis |
énergie grise faible |
non |
Bloc bi-matière |
400 kWh/m3 |
non |
Brique monomur |
600 à 770 kWh/m3 |
non |
Paille |
4 kWh/m3 en vrac |
non |
100 kWh/m3 pour les blocs de construction |
non |
|
Bloc monomur pierre ponce |
160 kWh/m3 |
oui |
Bloc monomur d'argile |
énergie grise élevée, en raison du processus de fabrication |
non |
Béton cellulaire |
plus de 400 kWh/m3 |
non |
Panneaux de roseaux |
énergie grise élevée, causée par le transport |
non |
Peinture isolante |
peu de COV (composés organiques volatils) |
non |
Isolant mince |
énergie grise élevée |
non |
Toiture végétale |
énergie grise faible si des plantes locales sont utilisées |
non |
La longévité des isolants
Lorsque vous choisissez les isolants à utiliser pour l’isolation de l’immeuble, il est également nécessaire de prendre en compte la longévité du matériau. En effet, selon leur durabilité, leurs performances d’isolation ne seront parfois valables que sur de courtes durées, alors que certains isolants comme le liège expansé ou le verre cellulaire permettent d’installer une solution durable et pérenne.
Longévité des isolants |
Isolants concernés |
Excellente longévité |
|
Très bonne longévité |
|
Bonne longévité |
|
Longévité moyenne |
|
Longévité médiocre |
|
Pour une rénovation complète de l’isolation de l’immeuble, nous vous conseillons de profiter d’un ravalement de façade (obligatoire tous les 10 ans) pour faire réaliser par un professionnel les travaux dans le cadre d’une isolation par l’extérieur.
Avoir recours à un professionnel RGE
Le choix de l’isolant ne suffit pas pour bénéficier d'une isolation aux normes et installée de manière efficace, il faudra aussi que la copropriété se charge de trouver un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’environnement) pour la réalisation des travaux. Si les copropriétaires souhaitent bénéficier des aides financières et des subventions allouées pour des travaux de rénovation énergétique, il s’agit en effet d’un des critères d'éligibilité. Il s’agit également d’une garantie pour les copropriétaires puisqu’une entreprise certifiée RGE fait l’objet de contrôle fréquent.
Lors de la rénovation de l’isolation de la copropriété, le devis du professionnel sélectionné doit impérativement comprendre la dépose de l’isolant actuel, dès lors que cela fait plus de 10 ans qu’il est en place. En effet, s’il présente des ponts thermiques ou s’il a pris l’humidité, il ne faut pas que cela gêne le nouvel isolant. De plus, il arrive parfois que l’isolant, bien que correctement installé, bouge avec le temps. Pour les mêmes raisons, le pare-vapeur devra être remplacé.
Lors d’un projet collectif qui vise à la rénovation de l’isolation de l’ensemble de l’immeuble, le syndic de copropriété doit présenter plusieurs devis lors d’une assemblée générale pour que les copropriétaires puissent voter les travaux. Dans le cadre d’un projet individuel, aucune assemblée générale n’est nécessaire pour une isolation par l’intérieur. Toutefois, si le copropriétaire concerné souhaite bénéficier, à titre individuel, d’une isolation par l’extérieur de son logement, il sera obligatoire que le syndic de copropriété organise une assemblée générale pour que le point puisse être voté.