Rôles de l’isolation thermique par l’extérieur
En premier lieu, avant d’invoquer le prix de l’isolation thermique par l’extérieur en copropriété, il peut être intéressant de revenir sur la définition de cette technique d’isolation ainsi que sur ses avantages.
Il faut savoir que c’est une méthode qui permet d’isoler la façade d’immeuble et ce, que ce soit en neuf comme en rénovation. En effet, cette technique est adaptée aux deux cas de figure.
Plus concrètement, l’ITE consiste en la pose d’une isolation thermique par l’extérieur du bâtiment, c'est-à-dire par dessus l’enveloppe de ce dernier. Cela se matérialise sous la forme de blocs contenant le matériau isolant qui est alors collé sur les façades. Une fois les panneaux installés, un revêtement prendra place par dessus ces derniers afin de rendre l’immeuble parfaitement étanche et esthétique. Il peut alors être question d’un enduit de façade ou encore de bardage par exemple.
Cette technique est en réalité une solution deux en un qui permet à la fois d’améliorer nettement les performances énergétiques d’un bâtiment, tout en effectuant un ravalement de façade.
ITE : ses points forts
Parmi les principaux avantages de l’ITE, il est notamment possible de citer les suivants :
- la simplicité de pose
- les très bonnes performances thermiques et phoniques : l’ITE offre une diminution de l’ordre de 15 à 25 % des déperditions thermiques en neutralisant les ponts thermiques notamment.
- offre des économies d’énergie immédiates
- permet d’éviter la perte d’espace habitable du fait que l’isolation est posée en façade
- aucune gêne au sein des logements ni perturbations des occupants durant les travaux contrairement à une isolation par l’intérieur
- ouvre des droits à des aides financières
- amélioration du confort thermique des habitants, en hiver comme en été
- offre une valeur ajoutée à la copropriété
Les différentes techniques d’ITE
Pour effectuer une isolation des façades d’un immeuble, plusieurs méthodes sont envisageables. Il est notamment possible d’en recenser trois principales, à savoir :
- l’ITE par panneaux sous enduit : il s’agit de la méthode la plus couramment employée grâce à son efficacité. Les panneaux sont équipés d’un isolant performant de type polystyrène, liège expansé ou encore laine minérale. Les blocs sont collés et chevillés au support. Un treillis d’homogénéisation prend place par-dessus afin de pouvoir réaliser un enduit de finition comme un enduit ciment, chaux ou encore plâtre.
- la pose d’enduit isolant : en premier lieu, un nettoyage du support est réalisé puis un traitement des façades est effectué avant de pouvoir passer à l’application d’un isolant organique ou minéral de type chanvre, chaux ou encore torchis. Ce dernier se verra ensuite recouvert d’un crépi de finition.
- l’isolation sous bardage : cette dernière méthode consiste en la pose de chevrons directement sur le support qui permettront la mise en place du bardage. Ensuite, un isolant est installé entre les chevrons. L’isolant est en réalité le même que dans le cadre d’une ITE par panneaux. En effet, ce sont des blocs qui sont collés et chevillés aux façades et sur lesquels prend place un pare-pluie s’il n’est pas déjà intégré à l’isolant puis une ossature secondaire permettant ensuite d’accueillir le bardage. Ce dernier peut alors être en bois, en PVC ou encore en métal.
Facteurs impactant le prix d’une ITE en copropriété
En termes de prix, l’ITE représente un coût non négligeable pour les copropriétaires. Ce tarif est notamment fonction d’un certain nombre de paramètres comme :
- la superficie à traiter
- le nombre de lots
- l’état du support
- le matériau en façade
- la hauteur de l’immeuble
- la technique d’ITE
- l’entreprise sélectionnée
- la zone géographique
- l’accessibilité au chantier
- les particularités du chantier
- le matériau isolant
- le type de revêtement
ITE en copropriété : prix selon la technique
Le budget pour la réalisation d’une ITE sera en partie fonction de la nature en elle-même de l’ITE mais également du matériau isolant employé.
Pour ce faire, il faut généralement compter entre 150 et 250 € par mètre carré pour une ITE par panneaux sous enduit, méthode la plus classique.
Le tableau qui suit reprend les tarifs de ce type d’ITE selon l’isolant choisi :
Nature de l’isolant du panneau |
Prix au m² |
polystyrène expansé |
140 à 160 € |
laine de roche |
150 à 190 € |
mousse résolique |
160 à 200 € |
fibre de bois |
220 à 250 € |
Pour une ITE sous bardage, le coût évoluera plutôt entre 200 et 350 € le m². Voici les différents tarifs pratiqués selon le bardage :
- isolation sous bardage PVC : entre 200 et 250 € le m²
- isolation sous bardage bois : entre 250 et 350 € le m²
Pour l’application d’un enduit isolant, le prix sera quant à lui plutôt, entre 250 et 400 € le m² :
- enduit isolant de type chaux-chanvre ou chaux-liège : 250 à 350 € le m²
- enduit isolant à l’aérogel : 350 à 400 € le m²
ITE en copropriété, une obligation ?
Parfois, certaines copropriétés se voient contraintes de recourir à l’ITE pour leurs structures. En effet, les articles R173-1 à R173-8-3 du Code de la construction spécifient qu’une isolation de façade devient obligatoire dès lors qu’une copropriété effectue un ravalement sur au moins la moitié de ses façades. Ceci est devenu obligatoire depuis le 1er janvier 2017 avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte.
Toutefois, il faut savoir que, dans certains cas de figure, l’ITE ne peut pas être envisagée. En effet, c’est notamment le cas pour les bâtiments classés ou se situant dans une zone à proximité d’un monument historique par exemple, pour le bâtiment dont la construction est antérieure à 1948, pour les immeubles en pierre de taille, pour les bâtiment avec des contraintes techniques trop importantes, les projets de ravalement touchant moins de 50 % des façades ou encore si l’isolation est jugée inefficace.
Comment procéder à une ITE en copropriété ?
Avant de lancer les travaux, il est impératif de mettre le point à l’ordre du jour de l’assemblée générale. Bien souvent, les copropriétés (de plus de 15 ans) disposent d’un plan pluriannuel de travaux dans lequel figurent notamment les postes de dépenses à prévoir pour les travaux de grande ampleur qui sont alors classés par ordre de priorité. La réalisation d’une ITE se trouve généralement dans ce plan.
Les besoins de rénovation de la copropriété doivent être recensés et un audit énergétique doit être réalisé.
Le projet doit ensuite être conçu (définition d’un plan de travaux, établissement d’un budget prévisionnel et de financement) et les autorisations demandées.
Le syndic doit alors proposer plusieurs devis lors de l’AG et les travaux doivent être votés à la majorité absolue (majorité de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965), c'est-à-dire à la majorité des voix de tous les copropriétaires, qu’ils soient présents, absents et représentés. Lors de ce vote, les copropriétaires votent trois points, à savoir le type de travaux et le programme, le professionnel en charge du chantier ainsi que le plan de financement.
Une fois ces étapes passées, il sera possible de lancer les travaux à proprement parler.
Il sera impératif d’opter pour une société disposant du label RGE afin de pouvoir obtenir des financements de la part de l’Etat.
Le coût total de l’ITE pour l’ensemble de la copropriété sera supporté par les occupants. Toutefois, la répartition des frais entre copropriétaires se fera en fonction :
- de la taille du lot
- du nombre de copropriétaires
- de la quote-part de chacun au sein du bâtiment
Les subventions possibles pour une ITE en copropriété
De nombreuses aides de l’Etat sont toutefois ouvertes pour permettre aux copropriétés d’atténuer l’investissement que représente l’isolation thermique par l’extérieur.
Ainsi, les copropriétés peuvent se voir octroyer :
- MaPrimeRénov : spécifique aux copropriétés, elle permet de subventionner des travaux de rénovation énergétique. Cette dernière peut couvrir entre 30 et 50 % des dépenses.
- les Certificats d'Economie d’Energie (CEE) : c’est une aide qui peut venir s’ajouter en sus de la précédente.
- des aides locales : selon les communes, départements ou régions, des aides supplémentaires peuvent exister.
- la TVA à taux réduit
- l’éco-prêt à taux zéro qui permet de débloquer des fonds pour financer les travaux d’ITE, sans devoir rembourser d’intérêts en supplément
C’est au syndic de copropriété de se renseigner sur les aides dont il peut disposer pour ce type de travaux. De la même manière, ce sera à ce dernier de s’occuper des monter les dossiers de subventions et des veiller à l’encadrement des travaux et à la bonne réalisation de ces derniers.