Les règles de location de tourisme
La location de tourisme est très appréciée par les propriétaires. Toutefois, de nombreuses règles entourent ce domaine, notamment sur un plan fiscal. La crise du logement amène aussi son lot de restrictions et de lois autour de ce sujet afin de limiter la quantité de biens dans les villes qui sont exclusivement dédiés au tourisme dans le but de privilégier la résidence principale.
On distingue alors la location d’une résidence principale et celle d’une résidence secondaire. Les règles changent en fonction du taux d’occupation annuel du bien.
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La location de la résidence principale
Prenons un exemple concret où vous êtes propriétaire de votre résidence principale et, pour des raisons professionnelles, vous devez vous absenter plusieurs semaines. Une solution pour couvrir vos frais serait de louer ponctuellement votre appartement.
Il est pour le moment possible de mettre votre bien sur une plateforme de location de tourisme comme le géant Airbnb. Une résidence principale peut être louée en toute légalité et sans déclarer les revenus locatifs au fisc si la durée n’excède pas 4 mois par an.
Si vous êtes au contraire locataire, la sous location est aussi autorisée lorsqu’il s’agit de location de tourisme. Dès lors, il est indispensable de détenir une autorisation écrite du propriétaire. De plus, les revenus générés par la sous-location ne peuvent dépasser la valeur du loyer mensuel que vous reversez au propriétaire. Les locataires sociaux ont, eux, l'interdiction de sous-louer l’intégralité du logement.
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La location d’une résidence secondaire
Une résidence secondaire est considérée comme telle lorsqu’elle est habitée moins de 4 mois par an. Lorsque vous désirez mettre en location, dans un cadre saisonnier, votre résidence secondaire, il d'en faire la déclaration des revenus auprès du fisc.
La location est ici considérée comme une activité commerciale de location de meublé de tourisme et est aussi soumise à la rédaction d’une déclaration auprès de la commune. Selon les communes et les tensions qui existent au niveau du logement, les autorisations de la mairie peuvent être plus ou moins complexes à détenir.
Il faut également savoir que l’activité de location de meublé de tourisme est soumise à une déclaration sur les Bénéfices Commerciaux (BIC) avec un taux de prélèvements sociaux établis par l’administration fiscale.
La location touristique, un risque de nuisances
La location touristique, en copropriété, risque de générer des nuisances pour les occupants à l’année. En effet, dans les résidences les plus haut de gamme, il est vu d’un mauvais œil qu’un des copropriétaires propose de la location saisonnière. Cette dernière implique des va-et-vient, la venue de sociétés de ménage, souvent la présence d’enfants, mais surtout, un non-respect souvent observé chez les touristes qui veulent profiter de leur séjour sans forcément faire attention aux habitants alentour.
Même si les nuisances sont produites par les locataires, il en reste de la responsabilité du copropriétaire. En cas de plainte, le syndic se retournera vers ce dernier. Une action en justice peut être menée en cas de fort trouble à la tranquillité du voisinage, notamment en cas de répétition sans effort de la part du copropriétaire.
La location saisonnière régie dans le règlement de la copropriété
Le règlement de la copropriété est le texte qui encadre la copropriété dans son intégralité. Il est donc possible de retrouver dans ce texte, des clauses qui interdisent la location saisonnière de manière explicite, ou bien par le biais d’autres clauses qui englobent plusieurs caractéristiques.
Dans tous les cas, si aucune mention interdisant la location de meublé n’est inscrite dans le règlement de copropriété, le copropriétaire est libre de proposer à la location son bien sur des plateformes touristiques. D’autres critères pourront cependant retenir certains de s'adonner légalement à cette activité, nous le développerons un peu plus loin.
Les clauses d’habitation bourgeoise absolues et relatives
Il se peut qu’il ne soit pas écrit clairement dans le règlement l'interdiction de la location saisonnière. Toutefois, la présence d’une clause d’habitation bourgeoise absolue ou relative équivaut à cette interdiction.
La clause d’habitation bourgeoise absolue détermine l’obligation d’une résidence de standing à rester dans des critères spécifiques de bourgeoisie. Il faut alors respecter le caractère d’habitation principale de l'immeuble. Aucune activité, quelle qu'elle soit, n’est donc autorisée. Les copropriétaires sont ici contraints d’utiliser leur bien uniquement pour le logement.
La clause d’habitation bourgeoise relative autorise quant à elle l’utilisation de certains lots comme local d’activité libérale et/ou commerciale, mais conserve l’interdiction de location meublée de tourisme.
L’affectation du lot
L’affectation d’un lot peut également avoir un impact considérable sur le droit de louer un bien en tant que location saisonnière.
S’il s’agit de votre résidence principale et que vous souhaitez la mettre en location le temps d’une absence de courte durée, inférieure à 4 mois dans l’année, l’affectation du lot n’aura aucun impact pour vous.
En revanche, s’il s’agit d’une résidence secondaire et que vous êtes soumis à la déclaration de l’activité comme activité commerciale, le lot doit impérativement être affecté comme local commercial. Dans le cas contraire, il vous faudra renoncer à la location saisonnière.
Quel risque en cas de non-respect du règlement ?
Dans le cas où le règlement de copropriété interdit la location saisonnière ou que l’affectation du lot en est la raison, il est impossible de contrer ces décisions. Si toutefois vous décidez de proposer votre bien à la location de courte durée, vous vous exposez à des sanctions.
Avant tout, il faut savoir que tout copropriétaire ou syndicat de copropriétaire peut assigner le fraudeur. L’affectation initiale du lot peut alors être ordonnée tout comme le rappel des clauses du règlement intérieur.
Si le problème n’est pas résolu, il est donc possible que le syndic poursuive des démarches judiciaires pouvant mener à une condamnation. Cette dernière se matérialise sous la forme d’une amende pouvant aller jusqu’à 50.000 € par lot.
Le délai de prescription est de 5 ans. Passé ce délai, la copropriété ne peut plus poursuivre le copropriétaire fraudeur.
Est-il possible de modifier le règlement de copropriété ?
Réaffecter son lot pour répondre aux critères légaux de la location de tourisme est une démarche envisageable. Le bien peut donc voir son affectation modifiée à la seule condition qu’il ne s’agisse pas d’une habitation principale.
Le copropriétaire concerné doit alors en informer le syndic. Une décision en assemblée générale pourra alors être prise en fonction du règlement de copropriété. Si ce dernier autorise la réaffectation, l’accord des copropriétaires n’est pas nécessaire. A contrario, un vote à l’unanimité sera indispensable.
Si une clause d’habitation bourgeoise est inscrite dans le règlement, la réaffectation se voit automatiquement caduque.
Certains règlements de copropriété n’ont pas été mis à jour depuis la loi du 10 juillet 1965. Ils se voient parfois désuets et ne sont plus adaptés à la vie actuelle.
La mise à jour du règlement de copropriété peut être faite à tout moment. Elle est facultative, mais recommandée pour de nombreuses copropriétés. La mise à jour est faite lors d’une AG. Il s’agit alors de modifier la destination de l’immeuble. La décision est lourde de conséquences et nécessite donc un vote à l’unanimité, celui de l’article 26.
L’enregistrement dans les grandes villes
Dans la plupart des cas, les communes de plus de 200.000 habitants soumettent les loueurs de meublés de tourisme à une procédure d’enregistrement des biens proposés à la location. Il s’agit alors de déclarer les biens proposés au tourisme. Cette loi permet de mieux contrôler le logement dans les grandes villes où les habitants ont souvent du mal à trouver un bien immobilier.
La règle de la compensation peut être demandée par les communes. Elle consiste en l’obligation d’acheter un local commercial équivalent en surface au bien qui se voit affecter afin de le transformer en surface habitable pour ne pas perdre en superficie d’habitation dans la ville et éviter les tensions.
Le cas spécifique de Paris
Dans la capitale, la location de tourisme ne peut excéder les 120 jours par an. Cette restriction s'applique aux 4 premiers arrondissements.
La location de résidences secondaires est quant à elle soumise à une autorisation préalable auprès de la mairie.
Dès lors, une règle de compensation sera demandée. Cette dernière implique la transformation du double de la surface d’habitation, dans le même arrondissement.