Les solutions contre les termites en immeuble

Les termites que l’on trouve dans le bois des plinthes, des poutres ou des meubles dans un appartement en copropriété ou au niveau de la charpente de la toiture sont des parasites qui fragilisent tous vos éléments de construction en bois.

Les solutions contre les termites en immeuble
Les solutions contre les termites en immeuble

Les différents types de termites

Différents types de termites peuvent infester votre immeuble. Ce sont des insectes xylophages qui vivent en colonies, raison pour laquelle lorsque vous vous apercevez de la présence des termites dans votre appartement, une grande partie de l’immeuble est probablement infestée aussi. Les termites sont aussi connus sous le nom de « fourmis blanches ». En France, on en trouve trois espèces différentes :

  • les termites lucifuges ;
  • les termites de Saintonge ;
  • les termites à cou jaune.

 

En France, différentes zones font l’objet d’un arrêté préfectoral puisqu’il s’agit de zones sensibles, où la présence de termites a été démontrée. Certaines zones peuvent être identifiées comme « départements termités » et d’autres comme « départements partiellement termités ». Certaines zones sont ainsi sous surveillance constante alors que certains départements ne sont même pas concernés par les termites. Globalement la répartition des zones infestées est très inégale sur l’ensemble du pays.

 

Les termites s’attaquent au bois

Si les termites vivent dans le sol, elles s’attaquent au bois des immeubles et tout autre type de bâtiment construit. Puisqu’elles vivent dans le sol, une infestation de termites démarre toujours par le sous-sol ou le rez-de-chaussée. Pour parvenir à atteindre le bois de l’infrastructure, elles traversent les maçonneries pour venir se nourrir :

  • dans les planchers ;
  • dans la charpente de l’immeuble ;
  • dans les poutres apparentes ou non ;
  • dans les meubles, etc.

Les termites sont attirés par la plupart des essences de bois, mais s’attaquent rarement aux essences exotiques. Dans le bois, elles se nourrissent en fait de cellulose.

 


Repérer la présence de termites dans une copropriété

Les termites commencent toujours à se propager dans un bâtiment en l’attaquant par le bas. Ainsi, si vous repérez la présence de termites dans votre appartement au dernier étage de l’immeuble, cela signifie que l’ensemble du bâtiment est infesté et il est urgent de prévenir le syndic de copropriété. Sachez qu’il est difficile de déceler les termites et qu’il est tout à fait possible qu’elles aient eu le temps de progresser dans les étages avant que les résidents ne les repèrent. En effet, les termites ne laissent aucune sciure sur leur passage et sont parfaitement silencieuses. Les caractéristiques de cet insecte rendent la lutte particulièrement difficile.

Le seul moyen de repérer les termites consiste donc à identifier les trous de sortie des termites. Ce sont des trous qui sont généralement placés à intervalles réguliers et correspondent aux trous de sorties des termites adultes.

 

Faut-il faire effectuer un diagnostic termites ?

Une autre solution pour détecter la présence de termites dans un immeuble est de faire réaliser un diagnostic termites. La copropriété est tenue de faire venir un professionnel pour réaliser un tel diagnostic dès lors qu’un arrêté préfectoral concerne la zone dans laquelle le bâtiment se trouve. Cet arrêté délimite la zone territoriale ou les zones territoriales concernées par l’infestation de termites. Il précise également les conséquences liées à cette contamination et les démarches à mettre en place :

  • des mesures préventives doivent être prévues pour toute nouvelle construction d’immeuble, cette mesure est obligatoire ;
  • dans des copropriétés déjà existantes, le diagnostic termites doit être réalisé par un professionnel avant toute vente d’un lot par un copropriétaire ou avant toute vente de l’ensemble de l’immeuble à un promoteur immobilier, le diagnostic termites doit être intégré au diagnostic technique fourni au futur acquéreur.

 

Le diagnostic termites, qu’est-ce que c'est ?

Un diagnostic termites est réalisé par un diagnostiqueur certifié. Celui-ci peut être contacté en cas de doute sur la présence de termites, ce qui permet à la copropriété de savoir si elle doit mettre en place un traitement curatif ou non par une entreprise spécialisée. De plus, dans une zone exposée aux risques, l’intervention d’un diagnostiqueur certifié sera nécessaire avant la vente d’un bien ou de l’ensemble de l’immeuble.

 

Pour choisir une entreprise certifiée pour les diagnostics, vérifiez que le professionnel intervenant dispose bien de la certification CTB-A +. Si cet agrément n’est pas indispensable il permet toutefois de sélectionner un spécialiste capable de réduire les risques pour l’environnement et la santé malgré l’usage de produits chimiques.

Pour éradiquer les termites, ce type de professionnel utilise seulement des produits CTB-P + dont la fabrication est contrôlée.

 

Lorsqu’une zone fait l’objet d’un arrêté préfectoral indiquant qu’elle est infestée par les termites, réaliser un diagnostic termites peut devenir obligatoire. Le rapport fourni par le diagnostiqueur permet de déterminer le niveau d’infestation de l’immeuble et permet d’obtenir les conseils d’un professionnel sur les différentes solutions possibles.

 


La réglementation contre les termites

Le niveau d’infestation des termites est loin d’être homogène en France, raison pour laquelle il n’existe pas une réglementation unique au niveau national. La législation pour la lutte contre ces nuisibles est fixée au niveau départemental. Voici la réglementation généralement mise en place :

  • « Tout locataire ou propriétaire d’une maison, d’un immeuble ou d’un bâtiment infesté par les termites, est légalement tenu d’en faire déclaration auprès de la mairie. »
  • « Lorsque des termites ont infesté les parties communes d’un immeuble en copropriété, la déclaration incombe au syndicat des copropriétaires. »
  • « En cas de vente d’une maison, d’un immeuble ou d’un bâtiment situé dans une zone contaminée par les termites (zone délimitée par le préfet), un état parasitaire datant de moins de 3 mois doit être annexé à l’acte de vente. Cet état parasitaire doit être effectué par un expert certifié, n’ayant aucun professionnel avec une société de désinsectisation. »

 

Attention, veuillez vous adresser à votre mairie ou à votre préfecture pour connaître précisément qu’elle est la réglementation en vigueur.

 

Présence de termites : une obligation de déclaration

Si la copropriété détecte la présence de termites au sein de l’immeuble, il est obligatoire d’en faire une déclaration auprès de la mairie. Le syndic de copropriété pourra se charger de rédiger et d'envoyer la lettre à la mairie par courrier recommandé. Il dispose d’un délai d’un mois maximum après qu’un ou plusieurs copropriétaires aient repéré la présence de termites les parties communes du bâtiment. Il est important de conserver une copie du document envoyé. Le document à remplir par le syndic de copropriété est le suivant :

  • « Déclaration de la présence de termites dans un logement ou immeuble », le formulaire Cerfa n° 12010*02 à remplir est disponible ici.

 

Si un copropriétaire repère des termites dans son logement, ce sera à lui de s’occuper de cette démarche. Toutefois, il est rare qu’une seule partie privative soit touché et il est conseillé de contacter le syndic de copropriété afin d’alerter l’ensemble du logement et de faire une déclaration groupée si d’autres appartements sont infestés.

Dans le cas d’un logement loué, le locataire peut effectuer lui-même cette déclaration, s’il ne le fait pas, le copropriétaire devra s’en occuper rapidement.

 

Si cette déclaration est obligatoire c’est que les termites sont aujourd’hui présents dans la moitié des départements français et qu’elles fragilisent la solidité des bâtiments en s’attaquant au bois. Il est possible de faire cette déclaration si vous avez des soupçons grâce à des indices comme des trous dans le bois.

 


Les traitements préventifs

Dans les zones infestés ou partiellement infestés, il peut être intéressant pour la copropriété de mettre en place des traitements privatifs afin de protéger le bâtiment contre l’apparition de termites. Sachez toutefois qu’un immeuble neuf bien construit ne sera pas exposé à l’apparition de termites pendant les 10 premières années après sa construction. En effet, le bois de charpente est traité de sorte à être protégé contre tous types d’insectes et de formations de larves pendant les 10 ans suivant son installation.

 

Ainsi, une fois ce délai écoulé, le syndic de copropriété peut prendre l’initiative de mettre en place un nouveau traitement préventif. Si cette intervention est réalisée par un professionnel, cela permet de prolonger la validité de la garantie de 10 autres années. Si les copropriétaires ne souhaitent pas investir dans l’intervention d’un spécialiste, ils peuvent également s’occuper du traitement préventif, toutefois cela ne rallonge pas la garantie de construction. Les copropriétaires devront alors choisir un produit à base de xylophène et l’appliquer sur tous les éléments de construction du bâtiment qui sont en bois.

 

La barrière physique

Dans une zone sensible aux risques d’infestation, la barrière physique est une solution préventive à mettre en place dans les immeubles non encore infestés. Le rôle de cette barrière physique est d’entourer l’infrastructure pour empêcher les invasions. Pour être parfaitement efficace, cette solution préventive doit être renouvelée tous les 10 ans.

 

Une barrière physique est constituée d’un grillage inoxydable ou d’un grillage en acier dont les mailles sont relativement fines. Les termites sont repoussés par les propriétés naturelles de l’acier qu’elles ne supportent pas. Le béton est une solution qui peut fonctionner aussi mais la structure devra être renforcée à certains endroits.

 

Cette solution préventive peut être mise en place en construction comme en rénovation.

 

La barrière physico-chimique

La barrière physico-chimique est également une solution préventive contre les termites. Un film est placé entre le sol et le bâtiment. Très résistant, le produit biocide répulsif dans lequel il est imbibé est létal pour les termites, ce qui permet de les repousser efficacement. Attention toutefois, il est obligatoire de faire installer ce genre de dispositif par un professionnel disposant d’une attestation nominative signifiant qu’il a effectué la formation obligatoire auprès du fabricant pour disposer des aptitudes à poser ce type de matériaux.

 

Un dispositif de construction contrôlable

Un dispositif de construction contrôlable permet de faciliter l’inspection de la zone où le sol touche le bâtiment. En effet, avec la mise en place d’un vide sanitaire ou d’une construction sur pilotis, il est plus simple de pouvoir régulièrement vérifier si des termites essaient de pénétrer dans le bâtiment.

 

Les traitements curatifs

Les traitements curatifs sont plus chers à mettre en place que les traitements préventifs. Toutefois, la copropriété n’y aura recours que lorsque l’immeuble sera déjà infesté par les termites. Il existe plusieurs solutions pour les éradiquer, parmi lesquelles :

  • enlever les éléments de construction en bois étant infestés par les termites ;
  • appliquer un traitement curatif au pinceau ;
  • pulvériser le traitement curatif ;
  • injecter des produits chimiques dans le bois, etc.

 

Le traitement curatif n’a pas pour seul objectif d’éradiquer les termites présentes dans la copropriété, il sert également à protéger le bois et éviter qu’elles ne puissent revenir.

Le bûchage

Parmi les traitements curatifs qu’il est possible de mettre en place dans une copropriété, existe notamment le bûchage. Cette étape d’intervention du professionnel désigne l’étape autour de laquelle il doit ôter les éléments en bois endommagées. Une fois cette opération réalisée, le spécialiste pourra brosser et dépoussiérer la zone à traiter afin de s’assurer que le traitement curatif puisse bien pénétrer.

 

Les pièges-appâts

Lorsque la présence de termites est soupçonnée dans un appartement ou dans les parties communes de l’immeuble, l’une des solutions pour s’assurer de leur présence est de mettre en place des pièges-appâts. Ce dispositif curatif est très efficace comme mesure de détection mais également comme mesure de désinfection. En effet, les termites sont empoisonnés par les appâts ce qui permet d’exterminer toute la colonie.

 

Le traitement par pulvérisation (ou badigeon)

Autre solution curative, le traitement par pulvérisation consiste à appliquer un insecticide soit par badigeon (c’est-à-dire appliqué avec un pinceau) soit par pulvérisation. Si ce type de produit est blanc lors de l’application, il devient transparent lorsqu’il est sec. L’application de ce type de traitement doit être réalisée deux fois, avec un intervalle de 24 heures de séchage.

 

Sachez toutefois que ce type de traitement fonctionne uniquement pour des bois dont la section est inférieure à 80 cm².

 

Le traitement par injection

Le traitement par injection est le plus communément utilisé en copropriété. Le principe consiste à traiter le bois en profondeur en perçant des trous qui permettent de pouvoir injecter un produit insecticide. Attention, toutefois, sachez que ce produit est particulièrement dangereux pour la peau et qu’il est fortement conseillé de faire réaliser ce type de traitement à un professionnel expérimenté.

C’est une technique particulièrement efficace. Si les copropriétaires choisissent de s’en occuper eux-mêmes, nous leur conseillons de porter un masque, des gants et des vêtements de protection afin de limiter les risques au maximum.

 


Traiter l'ensemble de l'immeuble

Dans une copropriété, il est important de traiter l’ensemble de l’immeuble afin de se débarrasser complètement de ce nuisible. En effet, il est particulièrement rare qu’un seul appartement soit concerné par l’infestation. Toutes les parties privatives et toutes les parties communes de l’immeuble doivent être traitées afin d’éviter le renouvellement de l’infestation. Sachez toutefois qu’un copropriétaire est parfaitement en droit de s’opposer au traitement de son logement puisqu’il s’agit d’une partie privative. En copropriété, il est particulièrement compliqué de traiter l’ensemble du bâtiment en une seule fois puisqu’il est relativement rare d’obtenir l’unanimité des approbations. Les professionnels sont donc souvent obligés d’intervenir plusieurs fois pour désinfester des immeubles.

 

Prix de la désinsectisation de l'immeuble

L’intervention d’un professionnel en préventif ou en curatif au niveau de l’ensemble de l’immeuble est répartie entre les copropriétaires en fonction de leurs tantièmes. Toutefois, une partie de ces charges communes peut être demandée au locataire du logement. La répartition se fait alors :

  • à hauteur de 40 % maximum pour le locataire, en effet la loi permet uniquement qu’il soit redevable du prix concernant les produits de désinsectisation ;
  • à hauteur de 60 % environ pour le propriétaire, qui doit obligatoirement prendre le prix de la main d’oeuvre en charge.

 

Si la copropriété fait appel à une entreprise de désinsectisation, le prix à prévoir est de 3 500 € TTC pour le traitement d’un appartement de 100 m². Ce tarif correspond à un traitement par injection garantie 10 ans. Avec une telle intervention, il est possible de bénéficier de différentes aides financières et subventions, parmi lesquelles :

  • les subventions de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) ;
  • et un crédit d’impôt.

Pour le traitement complet de l’immeuble, il faut comptez un tarif compris entre 30 et 50 € le m² pour un traitement par injection avec renforcement de la charpente si nécessaire.

 

En copropriété, il est conseillé au syndic d’opter pour un contrat annuel auprès d’une entreprise de désinsectisation puisqu’il est rare qu’une seule intervention suffise pour un bâtiment aussi grand qu’un immeuble, sans compter sur le fait que certains copropriétaires peuvent s’opposer au traitement de leur appartement.

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