Pigeons : les risques et comment s’en débarrasser

Si les nuisances sonores et olfactives ainsi que des dégradations en tout genre peuvent causer des troubles de voisinage certains, la présence de pigeons est un entourage de proximité dont les copropriétés se passeraient bien. Rebords de fenêtres, façades d’immeubles, paliers d’entrées, balcons, cours intérieures du rez-de-chaussée, escaliers extérieurs, un afflux de pigeons présents régulièrement sur le toit de la copropriété promet généralement un certain nombre de salissures qu’il faut constamment nettoyer pour bénéficier d’un bâtiment propre. Voici des solutions préventives et curatives pour remédier à la présence de pigeons et réussir à s’en débarrasser.

Pigeons : les risques et comment s’en débarrasser
Pigeons : les risques et comment s’en débarrasser

Le rôle de la municipalité

Si le pigeon peuple les villes, c’est au désagrément des habitants, à cause de ses excréments qui viennent aussi bien salir façades verticales que zones planes comme les bancs, les balcons, etc. La détérioration qui en découle n’est pas seulement visuelle et olfactive puisqu’elle a tendance à attirer de nombreux parasites.

 

Cet oiseau, présent dans les villes depuis le Moyen-Âge n’est pas facile à dénicher puisqu’il envahit tous les espaces possibles dans les immeubles comme les cheminées, les corniches, les combles, etc. Le pigeon de biset est un cavernicole troglodyte et construit donc son nid dans les anfractuosités des bâtiments et trouve toute la nourriture dont il a besoin pour s’alimenter dans les villes. Près de 80 000 pigeons vivent à Paris, soit l’équivalent d’un pigeon pour 25 habitants. Toutefois le problème est plus dans leur habitude de regroupement massif que dans leur nombre. En effet, lorsqu’une colonie de pigeons choisit une copropriété pour maison, les dégâts peuvent vite devenir colossaux, avec des excréments qui peuvent vite recouvrir le bâtiment.

Pour remédier au problème, la politique menée par la municipalité concernant la limitation de la concentration de ces oiseaux est particulièrement importante. Elle diffère en fonction des villes.

 

Les pigeonniers contraceptifs

Ainsi à Paris, le but est de contrôler les naissances afin de respecter la faune tout en remédiant au problème. Limiter la reproduction permet de maintenir une politique de cohabitation pacifique. A cet effet, un prestataire a été chargé de placer des pigeonniers contraceptifs à plusieurs endroits dans la capitale. Son rôle est de s’assurer que les pigeons ne parviennent à réaliser qu’une seule couvée par an. Le nombre de couvées étant généralement compris entre 6 et 8. Pour cela, le prestataire vient tout simplement secouer les oeufs.

 

La capture au filet et euthanasie

Dans d’autres villes, comme à Marseille, à Strasbourg, à Lyon ou encore à Caen par exemple, le procédé anti-pigeons est différent. Le Ministère de l’Agriculture a homologué la capture au filet propulsé par ressort. Dans ce contexte-là, on parle de technique de dépigeonnisation.

Dans une ville comme Lyon, ce ne sont pas moins de 8 000 pigeons qui sont ainsi capturés tous les ans. Toutefois, le revers de la médaille est le dynamisme de la reproduction engendré par ces captures.

De plus, la technique impose l’euthanasie des oiseaux par gaz carbonique.

 

Alternatives moins controversées

L’euthanasie pose toutefois un grand désaccord et des techniques plus douces sont préférables. Il est ainsi possible de stériliser les oeufs par exemple ou les pigeons adultes eux-mêmes.

Lyon a également réintroduit deux races de faucons dans sa ville en mettant en place des nids leur correspondant. En effet, les pigeons ont pour prédateur naturel les faucons pèlerins et les faucons crécerelles.

Des pilules anticonceptionnelles ont également été conçues à cet effet. Elles sont créées à base d’un progestatif de synthèse.

 

 


L’efficacité de ces méthodes

Si ce ne sont pas les méthodes qui manquent, c’est toutefois leur efficacité qui peut être remise en question. En effet, toutes ces techniques sont généralement un succès sur le court terme mais pas sur le long terme. Ainsi, pour lutter contre les pigeons et obtenir un résultat durable ce n’est pas tant les oiseaux eux-mêmes qu’il faut combattre, mais davantage les raisons de leur présence et de leur regroupement. Pour cela, leur comportement doit être observé pour permettre la modification de leur milieu. Agir sur leur milieu et le modifier aura pour effet de les faire partir eux-mêmes puisqu’ils ne pourront plus trouver la nourriture dont ils ont besoin ni les espaces pour se percher, voire même faire leurs nids.

 

Réduire les accès à l'alimentation

L’une des principales raisons de regroupement massif des pigeons est la distribution de miettes de pain ou autres aliments à ces oiseaux. Cet acte favorise tout autant leur prolifération. Afin de lutter contre ce genre de moeurs, la municipalité de Paris classe cette distribution de nourritures parmi les infractions au règlement sanitaire départemental. En cas de non respect, une personne prise sur les faits risque 450 € d’amende. Il en va de même pour les résidents qui donnent leur pain rassis au oiseaux depuis leur balcon ou dans la cour de l’immeuble. Ce semblant de non-gaspillage attire les pigeons à s’accumuler autour de la copropriété. Le conseil syndical peut alors rappeler le règlement intérieur ainsi que les règles de vie en copropriété lors de toute assemblée générale. En effet, si le règlement intérieur n’y fait pas référence, le règlement sanitaire du Département le fait, lui, dans la majeure partie des cas. L’article 120 de l’arrêté du 23 novembre 1979 explique expressément que cette interdiction de nourrissage des oiseaux comme les pigeons est également valable pour les « voies privées, cours ou autres parties d’immeubles ».

 

Si un recours à la Préfecture de police reste sans suite, une action en justice sera la seule solution. Le motif sera alors considéré comme trouble anormal de voisinage. Le syndicat des copropriétaires peut agir de la sorte, qu’il s'agisse d’un copropriétaire résident ou bailleur. En effet, dans ce deuxième cas, le locataire est lui aussi tenu de respecter le règlement intérieur de la copropriété.

En copropriété, pour limiter les sources d’alimentation des pigeons, il faut veiller à ce que les poubelles présentes dans la cour de l’immeuble, en extérieur, soient convenablement fermées. Si des ordures sont accumulées, il faut également procéder à leur évacuation régulière.

Les systèmes d’évacuation des eaux pluviales doivent être nettoyés au moins une fois par an, puisque les pigeons viennent s’alimenter dans les retenues d’eau, des gouttières et chéneaux, causées par l'accumulation de leurs fientes et des feuilles d’automne.

 

Limiter les espaces de perchement et de nidification

Contrairement à des méthodes comme l’installation de pigeonniers contraceptifs, la capture au filet ou encore la stérilisation des oeufs, il est plus aisé de protéger le bâtiment. Ainsi, à Paris par exemple, les copropriétés sont soumises au règlement sanitaire qui impose la mise en place de grillages au niveau des ouvertures par lesquelles les pigeons peuvent pénétrer dans l’immeuble. Lorsque des travaux de ravalement de façade sont effectués, la mise en place de picots, de fils tendus, de filets ou toute autre solution préventive, est à la charge de l’ensemble des copropriétaires.

Pour pouvoir être légalement installés, ces dispositifs doivent à la fois respecter l’intégrité physiques des oiseaux ainsi que la qualité architectural du bâtiment.

 

Arrêtés municipaux et/ou préfectoraux

Certaines villes restreignent le nombre de pigeons en interdisant aux copropriétés d’héberger un trop grand nombre d’entre eux, ce qui pourrait avoir des conséquences sanitaires réelles. Agents municipaux, jardiniers et autres contractuels se chargent généralement des signalements.

La municipalité avertit ensuite la copropriété en les incitant expressément à mettre en place des procédés anti-pigeons pour rendre la nidification impossible. Attention toutefois, si la copropriété n’obtempère pas, la municipalité se réserve le droit de soumettre chaque appartement de l’immeuble à une amende dont le montant s’élèvera entre 11 et 450 €. A défaut, la municipalité fera elle-même procéder à l’exécution des travaux. Les frais seront cependant laissés à la charge des copropriétaires.

 

La présence de pigeons étant considérée comme un trouble de voisinage en justice, le locataire d’un logement pourra utiliser ce motif pour que la justice enjoigne le copropriétaire à mettre des dispositifs en place. Si le juge aboutit à une astreinte, le copropriétaire en question aura des pénalités à payer si les travaux ne sont pas lancés rapidement.

 

 


Ce que peut faire la copropriété

Les déjections des pigeons sont le principal problème qu’ils apportent avec eux ; en effet, leur acidité abîme balcons, rebords de fenêtres et pierres de façades, corrode le zinc des toitures, etc. Elles peuvent également obstruer conduits d’aération et gouttières. On compte en effet, pour un pigeon en une année, 12 kilos de fientes. Lorsque l’on multiplie ces chiffres par le nombre de pigeons de la colonie nichant sur le toit de la copropriété, l’urgence d’y remédier est évidente.

De plus, les pigeons transportent généralement également des germes de maladies comme la salmonellose, l’ornithose ou encore la toxoplasmose. Ils apportent également avec eux puces et tiques molles et en laissent une bonne partie derrière eux dans les combles des habitations avant de partir.

Lorsque les pigeons ont d’ores et déjà élu domicile dans votre copropriété, la copropriété possède différentes solutions.

 

Les pics anti-pigeons (ou les picos)

En métal ou en plastique, les pics et picos sont des répulsifs efficaces à installer aux emplacements où les pigeons se perchent habituellement. Ils se composent d’une barre, et de plusieurs rangées de tiges en acier inoxydable, qui peut se coller ou se clouer. Pour avoir recours à une entreprise spécialisée dans l’installation de pics et de picots, comptez entre 20 et 30 € TTC par mètre linéaire. Pour que la solution soit discrète, il en existe dans des coloris comme la pierre ou le zinc, certains sont également translucides. Il s’agit du système le plus utilisé.

Il faut généralement les poser au niveau du toit et des fenêtres sans négliger d’endroits où ils pourraient aller se percher. Ce dispositif les fera partir d’eux-mêmes.

 

Les câbles métalliques gainés

Autre possibilité au niveau des garde-corps et des mains courantes des fenêtres, des câbles métalliques gainés et tendus par des poteaux inox seront une réelle solution dissuasive. Compter entre 30 et 50 € TTC par mètre linéaire.

 

Les bandes répulsives anti-pigeons

Ce ruban répulsif peut se poser n’importe où, aussi bien au niveau des arbres, que de la toiture, des balcons, etc. Il éloigne les pigeons en réfléchissant la lumière. Pour une bande de 38 mètres de long et de 50 centimètres de large, comptez 20 €.

 

La répulsion électrique (ou électromagnétique)

La copropriété peut aussi choisir un système de répulsion électrique ou électromagnétique pour repousser les pigeons. S’il s’agit d’un procédé très efficace, il est également très coûteux. En effet, un générateur doit être installé, ainsi qu’un câble sous tension. L’ampérage correspondra à celui des câbles sous tension pour les animaux dans les champs, c’est-à-dire entre 4 000 et 5 000 volts.

Plusieurs inconvénients : risques d’accident pour les prestataires se rendant sur les toits s’ils entrent en contact avec les câbles et nécessité d’une maintenance régulière. Ce procédé anti-pigeons est relativement peu utilisé en copropriété.

 

Les répulsifs ultrason

Pour être efficace, le répulsif ultrason doit couvrir un certain rayon. Il permettra également de repousser de petits animaux indésirables (rats, chiens, rongeurs, etc.). Comptez entre 20 et 30 €.

 

Les filets de couverture en nylon

Pour les cages d’escalier extérieures, les loggias, les toitures avec velux et les arrière-cours, il est possible de mettre en place des filets de couverture en nylon. Les mailles mesurent généralement 5 cm x 5 cm et possèdent un traitement anti-ultraviolet. Comptez entre 30 et 50 € par m².

 

Procédé interdit

Il est interdit d’utiliser des méthodes caractérisées de cruelles ou de mortelles. En effet, les techniques de répulsion des pigeons doivent respecter l’intégrité physique de ces derniers. Ainsi, le badigeon de glu, par exemple, n’est plus autorisé. En effet, les professionnels posaient un gel sur les façades des bâtiments à une époque. Celui-ci collait en continu et les pigeons se retrouvaient parfois collés jusqu’à perdre la vie. Cette méthode est donc désormais interdite.

 

 

Faire appel à un prestataire extérieur

Les solutions anti-pigeons sont souvent mises en place en même temps que la réalisation d’un ravalement de façade qui est obligatoire tous les 10 ans. Pour cette raison, les ravaleurs proposent, parmi leurs prestations, une option anti-pigeons. Il en va de même pour les couvreurs-zingueurs. L'appellation officielle du spécialiste de la dépigeonnisation est : applicateur hygiéniste. Une étude préalable permettra de trouver la ou les solutions à mettre en place ainsi que d’instituer un devis.

 

Lors des travaux de rénovation, le changement d’une vitre cassée peut facilement s’inclure à la prestation à un tarif préférentiel. Ces professionnels pourront également poser un grillage au niveau d’un oeil-de-boeuf, ou du plexiglas. Ils pourront également arrondir un angle, replacer plusieurs tuiles, poser toutes les systèmes vus ci-dessus, etc. Attention cependant, lorsque filets, picos, grillages ou tout autre équipement sont mal positionnés, ils risquent d’aggraver la situation. En effet, les pigeons pourraient alors les utiliser comme perchoir ou comme emplacement pour leurs nids.

 

La copropriété déléguera la tâche de trouver le prestataire idéal au syndic de copropriété. Ce dernier pourra se tourner vers la municipalité pour avoir des conseils sur le choix du prestataire et sur les systèmes les plus adaptés pour l’immeuble concerné. Selon les systèmes que vous choisirez de mettre en place, un contrat annuel d’entretien pourra se révéler nécessaire pour maintenir l’efficacité des dispositifs, dont la durée de vie est d’environ 6 ans.

Aucune subvention n’accompagne ce genre de travaux.

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