Règlement de copropriété : existe-t-il des clauses interdites ?

Dans le domaine de la copropriété, le règlement de copropriété joue un rôle essentiel en établissant les droits et les devoirs des copropriétaires, ainsi que les règles de fonctionnement de l'immeuble. Cependant, il est important de souligner que certaines clauses peuvent être considérées comme interdites, c'est-à-dire qu'elles sont contraires à la loi ou qu'elles portent atteinte aux droits fondamentaux des copropriétaires. Dans cet article, nous allons faire un point sur le règlement de copropriété et nous nous intéresserons aux clauses potentiellement interdites.

Règlement de copropriété : existe-t-il des clauses interdites ?
Règlement de copropriété : existe-t-il des clauses interdites ?

Qu'est-ce qu'un règlement de copropriété ?

Le règlement de copropriété est un document juridique qui régit les relations entre les copropriétaires d'un immeuble. Il est établi lors de la création de la copropriété et définit les droits et les obligations de chaque copropriétaire. Il précise également les règles de vie commune, les modalités de gestion et d'administration de l'immeuble, ainsi que les dispositions relatives aux parties communes et privatives.

 

Le règlement de copropriété est un document obligatoire et indispensable au bon fonctionnement de la copropriété.

 

Le contenu d'un règlement de copropriété peut varier d'un immeuble à un autre, mais il aborde généralement les sujets suivants :

  • La description détaillée des parties communes et privatives de l'immeuble.
  • Les règles de jouissance et d'utilisation des parties privatives.
  • Les droits et les devoirs des copropriétaires.
  • Les modalités de convocation et de tenue des assemblées générales des copropriétaires.
  • Les règles de fonctionnement du syndicat des copropriétaires.
  • Les modalités de répartition des charges entre les copropriétaires.
  • Les règles de modification du règlement de copropriété.

 


Les clauses interdites dans un règlement de copropriété

Une clause est dite interdite ou abusive dans le règlement de copropriété, dès lors qu’elle viole les principes juridiques établis ou qui impose des restrictions excessives sur les droits des copropriétaires.

 

Son inclusion dans le règlement de copropriété peut avoir des conséquences juridiques et entraîner des litiges entre les copropriétaires. Il est essentiel d'identifier et de comprendre les clauses interdites afin de préserver les droits et les intérêts des copropriétaires dans le cadre de la gestion de leur immeuble en copropriété.

Les clauses contraires à la loi

Certaines clauses peuvent être considérées comme contraires à la loi et donc interdites. Par exemple, une clause qui priverait certains copropriétaires de l'accès à certaines parties communes en raison de leur nationalité ou de leur religion serait discriminatoire et contraire aux principes fondamentaux du droit. De même, une clause qui interdirait la location d'un lot privatif à une personne en raison de son orientation sexuelle serait discriminatoire et illégale.

 

Il est important de noter que le règlement de copropriété ne peut pas déroger à la loi. Ainsi, toute clause qui contredirait des dispositions légales serait considérée comme nulle et non avenue.

Les clauses portant atteinte aux droits fondamentaux des copropriétaires

Certaines clauses peuvent porter atteinte aux droits fondamentaux des copropriétaires, tels que le droit à la vie privée, à la tranquillité ou à la libre disposition de leur bien immobilier. Par exemple, une clause qui imposerait des restrictions excessives sur l'utilisation d'un lot privatif, limitant ainsi la liberté d'un copropriétaire de profiter pleinement de sa propriété, pourrait être considérée comme abusive et interdite.

 

Les droits fondamentaux des copropriétaires sont protégés par la loi et toute clause qui violerait ces droits pourrait être contestée.

Exemples de clauses interdites fréquemment rencontrées

 

Voici quelques exemples de clauses interdites que l'on peut rencontrer dans un règlement de copropriété :

 

  • L'interdiction de la location de lots privatifs sans motif légitime.
  • La restriction des horaires d'accès aux parties communes de manière excessive.
  • L'interdiction de la détention d'animaux de compagnie sans justification valable.
  • L'imposition de charges disproportionnées à certains copropriétaires.
  • La limitation des travaux d'aménagement ou de rénovation dans les lots privatifs sans motif légitime.
  • La coupure d’énergie en cas de non paiement des charges de copropriété.

 


Les conséquences de l'inclusion de clauses interdites

Lorsqu'une clause interdite est présente dans un règlement de copropriété, elle peut être considérée comme nulle et non avenue. Cela signifie qu'elle est réputée ne jamais avoir existée et n'a aucune valeur juridique. Les copropriétaires ne sont donc pas tenus de respecter ces types de clause dès lors qu’elles sont identifiées au sein même du règlement de copropriété.

 

L’intégration de clauses interdites peut avoir un impact significatif sur les droits et les obligations des copropriétaires. Par exemple, si une clause interdite impose des restrictions excessives sur la location d'un lot privatif, cela peut entraver la capacité d'un copropriétaire à générer des revenus supplémentaires.

 

De plus, les clauses interdites peuvent créer des tensions au sein de la copropriété et nuire aux relations entre les copropriétaires ce qui aboutit généralement à des litiges et des conflits qui nécessitent une résolution.

 

Enfin, lorsqu'une clause interdite est présente dans un règlement de copropriété, il existe un risque de litige juridique. Les copropriétaires qui estiment que leurs droits ont été violés en raison de la présence de clauses interdites peuvent engager des actions en justice pour demander la nullité de ces clauses et obtenir réparation.

 

Les recours disponibles pour les copropriétaires concernés

Si une clause interdite est identifiée par les copropriétaires dans le règlement, des solutions de recours existent permettant ainsi de faire valoir les droits de chaque occupant de l’immeuble.

La possibilité de contester les clauses devant les tribunaux

Les copropriétaires qui estiment que des clauses interdites sont présentes dans leur règlement de copropriété peuvent engager des actions en justice pour demander la nullité de ces clauses.

Ils peuvent saisir le tribunal compétent et présenter leurs arguments en se basant sur les dispositions légales et les droits fondamentaux.

L'intervention du syndic et de l'assemblée générale des copropriétaires

Les copropriétaires peuvent également soulever la question des clauses interdites lors des assemblées générales. Ils peuvent demander au syndic de prendre des mesures pour modifier le règlement de copropriété et supprimer les clauses interdites. L'assemblée générale des copropriétaires peut alors délibérer sur cette question et décider des actions à entreprendre.

 

Modifier le règlement et le tenir à jour

Dans les copropriétés anciennes, il est courant que le règlement soit, lui aussi, ancien puisqu’il est obligatoirement rédigé à la création de la copropriété. Dans ce cas, il est courant de relever des incohérences dans le document et donc, des clauses abusives même si ces dernières ne sont plus forcément respectées.

Afin d’être en règle, il convient de tenir à jour le règlement de copropriété et donc, de le modifier.

 

Qui peut modifier le règlement de copropriété ? Cette question est capitale afin de connaître la démarche à suivre dans le but de rendre le document valable.

Le règlement de copropriété peut être modifié par différentes parties prenantes au sein de la copropriété, mais cela doit se faire dans le respect des procédures légales.

 

Toute modification du règlement de copropriété nécessite impérativement un vote lors d'une assemblée générale. Que ce soit un copropriétaire ou le syndicat lui-même, toute partie intéressée peut demander une modification du règlement de copropriété.

 

Il est recommandé d'envoyer sa demande, accompagnée du dossier, par lettre recommandée avec accusé de réception au syndic. Bien qu'aucun délai spécifique ne soit imposé, il est préférable d'envoyer la demande environ deux mois avant la date prévue de l'AG afin que le projet puisse être inscrit à l'ordre du jour.

 

Le vote pour la modification du règlement peut être :

 

  • Vote à la majorité simple : pour les modifications visant à adapter le règlement aux évolutions législatives et réglementaires.
  • Vote à la double majorité : pour les modifications touchant à la jouissance, à l'usage et à l'administration des parties communes.
  • Vote à l'unanimité : pour les modifications majeures, telles que la modification des droits des copropriétaires sur leurs parties privatives, la destination de l'immeuble, les droits acquis de certains copropriétaires sur les parties communes, ainsi que la répartition des charges.

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