Le chauffage : commun ou privatif ?
Le chauffage tient une place principale dans la vie de la copropriété.
Il est possible de trouver des systèmes de chauffage individuels ou collectifs.
Comme toutes les règles qui régissent et encadrent la copropriété, l’affectation du chauffage est inscrite dans le règlement de la copropriété.
Il est important de savoir si les équipements de chauffage sont privatifs ou collectifs. En cas de besoin de remplacer le système, il en relèvera du rôle du copropriétaire concerné ou bien de l’intégralité de la copropriété.
Le chauffage collectif ne se limite pas à la chaufferie générale de l’immeuble si elle est présente.
Le collectif peut en effet s’étendre à tous les radiateurs présents dans les appartements. Ainsi, en cas de remplacement, les frais seront partagés.
Remplacer une chaudière individuelle
Il existe des immeubles où les appartements sont équipés de chaudières individuelles. Le but est d’individualiser les frais de chauffage et ainsi permettre aux copropriétaires de profiter pleinement du chauffage dont ils déboursent des frais.
Il sera alors très courant de retrouver des chaudières à gaz comme système de chauffage individuel.
La chaudière électrique est aussi utilisée dans quelques cas mais elle reste néanmoins rare car coûteuse à l’achat mais aussi à l’utilisation.
Le remplacement de la chaudière intervient bien évidemment en cas de panne de l’équipement. On estime la durée de vie d’une chaudière à gaz d’environ 20 ans il est donc indispensable de passer par son remplacement tôt ou tard.
Le propriétaire d’une chaudière individuelle peut aussi décider de son remplacement afin de bénéficier d’un matériel plus performant et donc réaliser des économies d’énergie tout en profitant d’une meilleure qualité de chauffage.
Quelle chaudière choisir ?
Pour le remplacement d’une chaudière, le choix est important et les caractéristiques diffèrent d’un appareil à l’autre.
Lorsqu’il existe un conduit d’évacuation collectif adapté au raccordement de chaudières individuelles, il est idéal de procéder à la pose d’une chaudière. De même, si une arrivée de gaz naturel est existante, on favorisera une chaudière à gaz, plus économique et performante que l’électrique.
Le tableau suivant est un comparatif des modèles de chaudière disponibles sur le marché ainsi que le prix moyen indicatif (prix pouvant varier fortement en fonction de la taille de la copropriété, de son isolation thermique et de la superficie appartements).
Type de chaudière |
Caractéristiques |
Prix hors pose |
Électrique |
Énergivore et peu performante, elle est néanmoins compacte et facile d’utilisation. |
1 000 à 6 000 € |
Gaz classique |
Fonctionnement simple, performances moyennes et consommation importante. |
500 à 2 500 € |
Gaz basse température |
Température de chauffe de l’eau abaissée à 50 °C pour réduire la consommation de près de 15 % pour un rendement de 90 %. Nécessite une installation basse température (radiateurs spéciaux ou sol chauffant). |
1 200 à 3 000 € |
Gaz condensation |
Récupération de l’énergie des fumées de combustion pour chauffer l’eau. Économies jusqu’à 30 % avec un rendement jusqu’à 120 %. |
3 200 à 8 000 € |
Prix de pose
La pose d’une chaudière doit être réalisée par un professionnel.
Il conviendra alors de contacter un chauffagiste qualifié.
Ce professionnel garantit un travail aux normes qui répond aux règles de sécurité notamment en ce qui concerne les évacuations des gaz de combustion.
Pour une installation complète et en fonction de l’accessibilité du chantier ou encore de l’entreprise retenue ainsi que la situation géographique, le service sera facturé entre 500 et 1 500 €.
Une pompe à chaleur individuelle
Les préoccupations actuelles amènent tous et toutes à vouloir faire attention à l’environnement.
Se chauffer a un impact écologique important et le choix du moyen de chauffage est important pour éviter les systèmes trop polluants.
Même s’il existe des méthodes de se chauffer avec des énergies plus propres et des appareils perfectionnés comme la chaudière à très haute performance au gaz naturel, il subsiste toujours un impact environnemental.
Pour répondre à cette problématique la pompe à chaleur (PAC) est une bonne alternative.
Comme pour les chaudières, plusieurs modèles de PAC sont disponibles dont le principe de fonctionnement diffère.
Pour une pose de PAC individuelle, l’accord des autres propriétaires est nécessaire et le règlement intérieur de la copropriété doit permettre une telle installation.
Les modèles de pompe à chaleur
Même si des modèles de pompe à chaleur permettent d’utiliser la chaleur du sol ou de l’eau pour fonctionner et produire la chaleur nécessaire à l’habitation, elles ne sont pas adaptées pour une utilisation en appartement.
On favorise alors les PAC aérothermiques, qui reposent sur la captation des calories présentent dans l’air.
On distingue deux types de fonctionnement de pompe à chaleur aérothermique :
- Air-air : ce type de fonctionnement chauffe la pièce grâce à de l'air pulsé distribué grâce à des splits muraux.
- Air-eau : le fonctionnement air-eau capte l’énergie de l’air pour être transmis dans un circuit hydraulique. L’utilisation pour le chauffage se fait de la même manière qu’avec une chaudière.
Prix d’une PAC
Le prix d’une PAC varie en fonction de la marque, de son type de fonctionnement, du nombre de splits et ou radiateurs à relier, de l’accessibilité du chantier…
Type de PAC |
Prix hors pose |
PAC air-air |
5 500 à 9 500 € |
PAC air-eau basse température |
5 500 à 9 000 € |
PAC air-eau haute température |
10 000 à 14 000 € |
Il faut ensuite ajouter un budget de pose qui peut varier de 1 500 à près de 5 000 € selon la complexité de pose.
Une pose par un professionnel certifié est obligatoire car les PAC embarquent des fluides frigorigènes toxiques et polluant, il faut donc les manier avec prudence.
Les économies réalisables
L’installation d’une pompe à chaleur peut se voir comme un réel investissement. En effet, elle représente une somme importante d’argent à débourser lors de sa pose. Néanmoins il est possible de s’y retrouver sur la facture d’énergie.
L’économie possible par an sur la facture de chauffage est de près de 70 %, ce qui est très intéressant au vu des prix de combustibles pour se chauffer.
Remplacement des radiateurs hydrauliques
Les radiateurs hydrauliques fonctionnent avec une chaudière ou encore avec une pompe à chaleur air-eau.
Ils permettent la diffusion de la chaleur grâce à un réseau d’eau chaude fermé.
Avec le temps, l’encrassement peut réduire les performances des radiateurs. De même, l’installation d’un nouveau système de production d’eau chaude à basse température implique le remplacement des radiateurs au profit de modèles adaptés à ce type de chauffage.
Selon le règlement de la copropriété, les radiateurs hydrauliques peuvent être collectifs ou individuels.
En cas de chaudière individuelle, il est peu probable que les radiateurs soient collectifs.
Ainsi, le remplacement sera à la charge exclusive du copropriétaire concerné.
On distingue :
- le radiateur en fonte : matériau plus cher mais qui conserve la chaleur émise plus longtemps grâce à une excellente inertie, même lorsque le radiateur est coupé. On compte entre 300 à 1 100 € par pièce.
- le radiateur en acier : l’inertie est faible mais il monte rapidement en température. La pièce est donc plus rapidement chauffée. La fourchette de prix est vaste. Il dépend du design du radiateur. Il faut compter entre 35 à plus de 1 500 €.
- le radiateur en aluminium : léger et ayant une bonne inertie, l’aluminium est parfaitement adapté pour la fabrication de radiateurs. Ces modèles sont les moins chers du marché, de 50 à 750 €.
Il faut ensuite ajouter le prix de la pose.
Un remplacement de radiateur coûte aux alentours de 300 € lorsqu’il n’y a pas besoin de réaliser de grosses modifications.
On table donc sur un tarif horaire du chauffagiste qui avoisine les 55 à 95 € en fonction de la région.
Remplacement des radiateurs électriques
Se chauffer à l’aide de radiateurs électriques est très répandu.
Il permet une chauffe rapide mais néanmoins énergivore et coûteuse.
Les modèles de radiateurs électriques sont de plus en plus perfectionnés et les fabricants proposent à la vente des appareils de plus en plus puissants, moins gourmands en électricité grâce à des technologies avancées comme le pilotage à distance avec des modèles connectés.
Il convient donc parfois de savoir investir un peu d’argent pour remplacer les traditionnels convecteurs électriques, également appelés “grilles pain”.
Le remplacement d’un radiateur électrique est facilité grâce aux arrivées électriques déjà présentes.
On va alors retrouver plusieurs types de fonctionnement de radiateurs électriques dont en voici une présentation ainsi que le prix des fournitures :
Type de radiateur |
Caractéristiques |
Prix hors pose |
Convecteur |
Modèles bas de gamme, ils consomment beaucoup d’énergie pour un rendement faible. Ils chauffent néanmoins rapidement mais assèchent considérablement l’air. |
25 à 300 € |
Radiant |
Fonctionnent grâce au rayonnement infrarouge d’un panneau radiant. Ils sont plus performants que les convecteurs car ils chauffent les objets et les murs qui retiennent et distribuent la chaleur. |
60 pour les entrées de gamme à 2 000 € |
Inertie |
Modèles plus perfectionnés qui reposent sur la chauffe d’un matériau dont l’inertie est excellente c’est-à-dire qui retient la chaleur longtemps. L’inertie peut être sèche avec de la pierre ou fluide avec un bain d’huile par exemple. |
100 à 2 000 € |
Accumulation |
L’accumulation reprend les caractéristiques de l’inertie en étant plus performant. Ils accumulent ainsi plus de chaleur pour la redistribuer plus longtemps après extinction. Ils sont néanmoins plus imposants. |
750 à 2 000 € |
L’esthétique du radiateur et sa puissance jouent un rôle important dans la variation du prix de l’appareil.
La pose d’un radiateur électrique vous sera facturée entre 40 et 200 € par un électricien.
Les intérêts du remplacement d’un chauffage collectif
Lorsque le système de production de chauffage est collectif, son entretien doit être optimal pour ne pas laisser l’appareil dépérir et tomber en panne. Il serait alors un handicap pour tous les copropriétaires, alors privés de chauffage.
Lorsque la chaudière est vieillissante et qu’elle atteint la fin de son cycle, remplacer la ou les chaudières (dans le cas d’une grande copropriété) s’avère être une nécessité.
De même lorsque la chaudière consomme beaucoup et que la facture de chauffage est importante, le remplacement de l’équipement au profit de systèmes à haute performance semble être judicieux.
Ce sont de belles économies d’énergie qui sont à la clef, pouvant aller jusqu’à 30 % et donc une diminution des charges.
De plus, un modèle performant permet aux habitants la possession d’une chaufferie de qualité dont les frais d’entretien sont réduits.
Une chaudière performante
Nous vous conseillons ainsi d’opter pour une chaudière performante.
On entend par performante, les chaudières à condensation.
Les copropriétaires doivent aussi choisir le type de combustible, parmi :
- le fioul ;
- le gaz ;
- la biomasse (bois) ;
- hybride, c’est-à-dire qui associe deux combustibles comme le bois et le gaz.
Le fioul était jusqu’à ce jour répandu, il est cependant actuellement mis de côté, jugé trop polluant.
Il vous est toujours possible d’installer des chaudières à fioul mais aucune aide au financement ne sera accordée.
Le tableau qui suit liste les différents modèles ainsi que le prix des chaudières en fonction du combustible :
Type de chaudière |
Prix |
Gaz |
800 à 20 000 € |
Fioul |
1 800 à 10 000 € |
Bois |
5 000 à 20 000 € |
Hybride |
4 600 à 9 600 € |
Le prix de pose d’une chaudière oscille entre 500 et 3 000 € selon le chantier.
Les prix sont à multiplier par le nombre de chaudières nécessaires à la production de l’ensemble de la copropriété.
La prise de décision
Le remplacement d’une chaudière collective doit obligatoirement être précédé d’un audit énergétique par une société spécialisée qui donnera les conseils nécessaires au remplacement.
L’expert en charge de cette étude délivre au syndic, un bilan énergétique qui est présenté lors d’une assemblée générale.
Ainsi, les copropriétaires sont en capacité de choisir le modèle adéquat, le type de combustible ou encore la société qui sera responsable de la pose.
Enfin, pour ce qui est de la prise de décision, le vote lors de l’assemblée est différent selon deux cas :
- la chaudière est vétuste, dans ce cas le vote relève de l’article 24 du code de la copropriété, à savoir la majorité simple.
- la chaudière n’est pas vétuste, il s’agit donc d’un remplacement pour des raisons de performances et d’écologie, on parle alors de double majorité, celle de l’article 26.