Prenant en compte à la fois les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments sur l’ensemble de leur cycle de vie, l’objectif est triple : garantir un meilleur confort en hiver comme en été en améliorant la conception bioclimatique, renforcer la sobriété énergétique des bâtiments, et diminuer leur impact carbone en favorisant les énergies renouvelables ou peu carbonées. Excluant de fait certaines énergies comme le fioul, elle limite également l’usage du gaz, qui reste toutefois une solution autorisée par la réglementation sous certaines conditions. La loi Climat et Résilience pousse également à l’utilisation des énergies renouvelables et moins émettrices de gaz à effet de serre, telles que le gaz vert, pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Les solutions gaz performantes autorisées dans les constructions neuves
Si la RE 2020 impose des critères ambitieux en matière de réduction de la consommation d’énergie primaire, des émissions de gaz à effet de serre et de l’inconfort en été dans les bâtiments neufs, elle n’exclut pas pour autant l’utilisation du gaz.
Des solutions pour la rénovation énergétique des logements
Si la décarbonation des logements neufs est une priorité, la rénovation du parc de logements existants est indispensable. Ce secteur est en effet l’un des plus émetteurs de carbone en France et constitue une condition nécessaire à la réussite de la Stratégie Nationale Bas Carbone portée par la France. C’est également un moyen efficace de lutter contre la précarité énergétique ; en effet, selon l’ADEME, 5 millions de foyers consacrent plus de 15% de leurs revenus au chauffage de leur "passoire thermique".
Pour les chaufferies collectives, les chaudières THPE permettent des gains pouvant atteindre 30% par rapport à des installations vieillissantes au fioul. On estime à environ 200 000 logements en immeubles collectifs qui pourraient encore se raccorder au réseau de gaz à proximité. D’ailleurs, depuis le 1er juillet 2022, l’installation de nouvelles chaudières au fioul est interdite. Les travaux de conversion du fioul au gaz sont simples, maîtrisés par la filière et permettent de réduire les charges de copropriété. De plus, les logements bénéficieront d’une meilleure étiquette énergétique, ce qui est crucial sachant qu’il sera interdit de louer des logements classés G dès 2025, et F dès 2028.
Ces travaux permettent d’envisager sereinement une rénovation performante par étapes, en programmant également une amélioration énergétique globale du bâtiment (renforcement de l’isolation, de la ventilation, etc.) lorsque la rénovation complète n’a pas pu être réalisée dès le début pour des raisons décisionnelles ou financières.
Nécessaire au mix énergétique
Le gaz reste durablement présent dans le secteur du bâtiment car il permet de répondre aux besoins de chauffage en hiver. Stocké pendant l’été, il est utilisé en fonction des aléas climatiques. Les infrastructures gazières garantissent la sécurité d’approvisionnement du système énergétique français. Face à une demande électrique soutenue en période froide et à l’essor du solaire et de l’éolien, le gaz reste donc nécessaire dans le bouquet énergétique national.
De plus en plus vert
Stockable et performant, le gaz ne s'arrête pas là : il se verdit également. Adoptée en 2021, la loi Climat et Résilience encourage l’utilisation d’énergies renouvelables pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Elle crée également un environnement favorable au développement d’alternatives comme le biométhane, et plus particulièrement dans le cadre de rénovation énergétique. Produit localement à partir de déchets agricoles et de biomasse, ce gaz vert présente de nombreux avantages : il est compatible avec les équipements existants, son potentiel de production est significatif (il pourrait représenter plus de 20% de la consommation en 2030 et jusqu’à 100% en 2050), et il permet de réduire par cinq l’empreinte carbone du gaz naturel. De nombreux Français ont déjà choisi de souscrire à un contrat de gaz vert auprès de leur fournisseur.