La copropriété, mauvaise élève du tri sélectif
Les études sont claires : elles pointent toutes du doigt les copropriétés, et plus globalement les habitats collectifs, comme les moins performants sur le tri des déchets ménagers. Les copropriétés créeraient en effet deux fois plus de déchets que les habitations individuelles.
Si, aujourd’hui, 97 % des logements collectifs ont à disposition un système de collecte pour les emballages, ils n'en restent pas moins sur la partie basse du classement en termes de tri effectif.
La copropriété fait donc face à un problème de taille qui ne concerne pas les équipements des locaux, mais bien le manque de rigueur des occupants.
Les principales raisons qui peuvent être relevées et qui amènent à ne pas trier correctement, voire ne pas trier du tout sont :
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un manque de compréhension et d’assimilation des consignes de tri ;
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la taille des conteneurs qui ne sont pas assez bien dimensionnés par rapport aux besoins réels des occupants ;
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le manque de place pour le stockage des différents bacs de tri ;
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la présence d’un vide-ordures encore fonctionnel et où les habitants déposent tous leurs déchets sans se préoccuper du tri.
Les causes, une fois identifiées, peuvent trouver un remède efficace de différentes manières.
Tri sélectif : manque d’information dans les copropriétés
Le manque d’information, mais aussi d’indications concernant le tri sélectif, est un point qui peut facilement trouver une solution. En effet, il convient simplement d’afficher clairement sur chaque conteneur, des panneaux qui indiquent aux copropriétaires et aux locataires de la résidence, ce qu’ils ont le droit de déposer dans le bac. On pourra alors retrouver un bac pour les poubelles non recyclables, un bac pour les emballages cartonnés, un autre pour les plastiques ou encore un pour le verre.
Depuis le 1er janvier 2022, le syndic de copropriété doit communiquer davantage sur les consignes de tri en diffusant par exemple les recommandations locales. Il ne s’agit pas seulement d’afficher ces consignes dans le local poubelles ou dans le hall de l’immeuble. Il est aussi important de réunir les copropriétaires afin de présenter oralement ces consignes et donner les bons gestes à suivre.
Des informations sur support papier peuvent aussi être distribuées aux occupants. L’information est sans doute l’acteur principal qui va encourager les copropriétaires à penser au tri sélectif, mais surtout à le mettre en œuvre. Les horaires d’ouverture des déchetteries sont aussi à communiquer clairement aux habitants.
Le syndic peut aussi faire appel à un ambassadeur du tri. Ce dernier viendra épauler le syndic pour la présentation des démarches à suivre pour le tri sélectif. Envoyé par la commune, l'agglomération ou encore le département, cet ambassadeur met à disposition des plaquettes et rencontre les habitants avec un but, celui de convertir la population au tri sélectif. Il donne des chiffres, démontre les impacts du non-respect du tri sélectif afin de heurter les consciences et de mobiliser les occupants.
Le législateur a lui aussi œuvré en vue d’améliorer la qualité du tri sélectif, élément qui devient un réel enjeu environnemental. La loi Grenelle I de 2009 prévoit ainsi :
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l'instauration d'une signalétique claire des déchets à trier ;
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un ensemble de consignes de tri à suivre par tous ;
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des modalités de collecte des déchets triés.
Le local poubelles, un allié du tri sélectif
Le tri sélectif est bien plus simple lorsque la copropriété est pourvue d’un local poubelles. Ce dernier doit être un lieu à part des habitations et des locaux commerciaux. Il doit être couvert, clos et ventilé, et permettre le stockage des conteneurs.
Le local poubelles rend le tri plus agréable et intuitif puisque le lieu étant couvert, il peut alors intégrer les panneaux d’information sur le tri, mais permet aussi une organisation optimale des bacs de collecte, par couleur et par type de déchets qu’il peut recevoir.
L’organisation des bacs peut aussi être un point clé pour favoriser le tri sélectif avec le recyclable d’un côté, le non recyclable d’un autre et de manière plus accessible.
Choisir les bons conteneurs à ordures
La collectivité peut être d’une précieuse aide pour faire le choix des conteneurs ou bacs. Certains conteneurs peuvent être semi-enterrés, ils offrent un réel confort d’utilisation, et sont financés généralement par la collectivité. Leur entretien est inexistant et le ramassage régulier ne nécessite pas de déplacer les bacs.
La mise en place de bacs colorés dans la copropriété est un élément primordial pour permettre un tri sélectif de qualité. En effet, disposer des affiches informatives au-dessus de conteneurs de même couleur n’aura que très peu d’impact. Il faudra alors prévoir un code couleur efficace. Les bacs peuvent être achetés par la copropriété ou bien loués.
Les bacs qui débordent de déchets ne permettent pas de réaliser le tri sélectif. Les occupants auront tendance à placer les déchets “là où il y a de la place” sans forcément prêter attention au type de bac. Le dimensionnement des bacs à poubelles est donc lui aussi un critère essentiel. On considère qu’une personne produit environ 10 litres de déchets par jour. Il faudra alors choisir des bacs en fonction du nombre d’habitants et de la fréquence du ramassage. Avec un ramassage tous les 2 jours, il faudra ainsi prévoir une contenance de 400 litres pour 20 copropriétaires.
Le tri sélectif en copropriété, utopique ou réalisable ?
Pour faire le bilan du tri sélectif en copropriété, on peut dire que du chemin reste à faire sur le sujet. En effet, si le tri sélectif devient une réelle urgence, il est important de mobiliser tout le monde pour parvenir à une meilleure gestion des déchets.
Le point le plus important reste d’informer et de communiquer avec les habitants par des réunions, des ateliers, mais aussi une incitation à réduire la quantité de déchets. Il faut agir collectivement, entre le syndic de copropriété, le syndicat des copropriétaires, mais aussi les collectivités locales.
Quand on sait que 31 tonnes de déchets sont produites chaque année en France, il est temps d’agir en réduisant les emballages d’une part, mais aussi en adoptant les bonnes conduites de tri. Le syndic de copropriété joue un rôle majeur en termes d’équipement de la copropriété et de communication. Le projet de copropriétés vertes n’est pas utopique, mais demande encore du travail.
SOLUTIONS RECOMMANDÉES
Le compostage en copropriété
En s’éloignant légèrement du tri sélectif, le compostage a le vent en poupe dans les copropriétés. On retrouve en effet de plus en plus de bacs à compost au sein des copropriétés. Le compost permet notamment de réduire la quantité de sacs poubelles.
De plus, ils répondent enjeux actuels et correspondent à l'envie de nombreux citadins comme ruraux, de tenter de réduire la quantité de déchets produits. On trouve souvent ces composteurs dans des copropriétés pourvues de jardins partagés, où les habitants viennent apporter un peu de leur temps à la vie d’un potager commun, mais de plus en plus de copropriétaires incitent leurs occupants à réduire leurs déchets ménagers par ce biais.
Le composteur peut donc être une bonne idée à mettre en place pour un coût dérisoire puisque les communes proposent généralement des campagnes de commandes de bacs pour quelques dizaines d’euros seulement.
