Biodéchets : une ressource à ne pas négliger

Les déchets organiques biodégradables, comprenant des résidus issus de la biomasse, peuvent devenir des ressources utiles grâce à diverses filières industrielles émergentes. En les compostant ou en méthanisant, il est possible de transformer ce qui était autrefois considéré comme une pure perte en des ressources précieuses pour un avenir plus durable.

Biodéchets : une ressource à ne pas négliger
Biodéchets : une ressource à ne pas négliger

Les biodéchets, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de résidus de matières organiques biodégradables, comme les déchets alimentaires ou les déchets verts, qui n’ont en fait de déchet que le nom. En effet, ils peuvent être valorisés à travers des filières industrielles naissantes. Depuis le 1er janvier 2024 et l’entrée en vigueur de la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire), entreprises, collectivités et particuliers doivent trier leurs biodéchets. Ce tri permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre en diminuant la quantité de déchets non exploités mis en décharge, de fournir la matière première pour la production d’énergie moins émettrice de carbone que les ressources fossiles, ou encore de produire des engrais, le tout en encourageant l’économie circulaire. Voici comment.

Composter ses biodéchets

À l’échelle domestique, les déchets organiques peuvent être utilisés comme amendement organique riche en nutriments pour les sols, à condition d’avoir quelques connaissances en la matière. En effet, les déchets carnés, les agrumes et le poisson n’ont pas leur place au compost. Autrement, le compostage peut aussi s’effectuer à une échelle industrielle. Après récolte auprès des producteurs de biodéchets et centralisation sur des plateformes de production de compost, ils seront exploités dans les espaces verts publics, ou revendus à des professionnels ou des particuliers.

 

Les biodéchets peuvent aussi servir à produire du vermicompostage, qui utilise des vers pour décomposer les matières organiques et créer un amendement très riche, ou du biochar, un charbon obtenu par la pyrolyse de la biomasse, qui fertilisera la terre en plus de séquestrer du carbone.


 Produire du biogaz

 

L’autre valorisation possible des biodéchets n’est autre que la méthanisation. Il s’agit d’un processus de décomposition anaérobie des matières organiques qui, in fine, produit du biogaz, principalement du méthane et du digestat. Le premier, le biométhane,  servira de source d’énergie renouvelable, pour la production d’électricité, de chaleur en alimentant les chaudières au gaz individuelles ou collectives, ou de carburant pour les véhicules roulant au BioGNV. Le second est utilisé comme engrais en étant épandu sur des terres agricoles.

 

Mais alors, qu’est-ce qui est vertueux dans cette démarche ? Déjà, comme l’explique le think tank Carbone 4, « la production et la combustion biogénique du biométhane induisent 44 gCO2e/kWh en considérant l'ensemble du cycle de vie », contre 227 gCO2e/kWh pour le gaz naturel. Soit une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. De plus, cette solution permet de réduire les importations d’énergie fossile, et donc de réduire les émissions de carbone, y compris celles liées au transport. L’Ademe estime le potentiel énergétique des biodéchets à 5 à 9 TWh/an. À titre d’exemple, GRDF explique que 1000 tonnes de biodéchets équivalent à la production d'énergie pour 29 300 foyers. Il est ainsi possible de produire 1,1 GWh, ce qui correspond à la consommation annuelle de 4 bus roulant au bioGNV, et à celle de 275 foyers.

 

Au vu des débouchés, GRDF s’est donné pour mission d’accélérer le développement de cette filière. L’entreprise accompagne les collectivités et grands producteurs de biodéchets pour estimer le potentiel de production de gaz vert. « La valorisation des déchets produits localement et la production d’une énergie renouvelable locale s’inscrivent dans une logique territoriale durable et résiliente. Le lien urbain-rural qu’implique le fléchage de ces biodéchets vers la méthanisation agricole constitue également une réelle opportunité pour assurer la diversification des revenus agricoles, accélérer la décarbonation de l’agriculture et engager une dynamique entre acteurs du territoire », explique GRDF.

 

D’autres utilisations des biodéchets

 

Si le compostage et la production de biogaz sont les deux débouchés les plus connus pour les biodéchets, ils ne sont pas les seuls. Les restes de fruits et légumes, par exemple, peuvent servir à nourrir les animaux d’élevage. Ils peuvent également, dans de rares cas, servir à l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou alimentaire, via l’extraction de certaines biomolécules. Reste à déterminer dans quelle filière ils seront les mieux exploités.

 

Les biodéchets représentent une ressource précieuse et polyvalente qui, bien gérée, peut jouer un rôle crucial dans la transition vers une économie circulaire et durable.

 

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