Négocier son contrat de gaz
La première solution pour diminuer la facture de gaz concerne la négociation de contrat. En effet, négocier son contrat peut parfois permettre de faire de belles économies sur les coûts de chauffage généraux de l’immeuble.
Si la négociation est idéale pour amoindrir les frais de chauffage, elle n’en reste pas moins chronophage. C’est au syndic ou au gestionnaire de se charger de la tâche. Pour ce faire, il sera nécessaire de récolter diverses informations auprès des copropriétaires comme :
- La part de consommation hivernale du foyer
- Le profil de consommation
- La référence du compteur (PCE)
- La consommation annuelle de référence
Une fois ces données en votre possession, il vous sera possible de contacter votre fournisseur de gaz naturel. Ce dernier est généralement ouvert à la discussion afin de trouver un terrain d’entente. Pour vous permettre d'appuyer votre demande de réduction de coûts, mettez la concurrence en jeu. Il vous est notamment possible de faire des devis auprès d’autres fournisseurs. Cela aura un impact positif sur votre fournisseur actuel qui pourra alors s’aligner à un prix inférieur pour éviter de perdre un client.
Afin d’assurer votre crédibilité lors de la négociation, assurez-vous de ne pas présenter de devis qui ne seraient pas comparables avec votre offre. Certaines clauses comme la durée d’engagement ou une offre à prix fixe ou indexé par exemple peuvent faire varier les prix.
Avant même d’engager des démarches, il est indispensable que le sujet soit inscrit à l’ordre du jour d’une assemblée générale. Les copropriétaires pourront alors échanger sur leurs souhaits en termes de contrat, d’engagement et donc, de fournisseurs.
Faire appel à un diagnostiqueur
Généralement, en immobilier, les fortes dépenses de chauffage ont une source. Cette dernière concerne les déperditions de chaleur liées à une mauvaise isolation. Un problème d’équipement de production de chauffage peut aussi en être la cause.
Afin de mettre en lumière l’ensemble des problèmes existants dans la copropriété, surtout pour les immeubles anciens, il est opportun de réaliser un diagnostic de performances énergétiques (DPE). Ce document est réalisé par un expert. Le diagnostiqueur se déplace sur le terrain afin d’examiner l’ensemble du bâtiment et de son système de production. Son œil avisé saura reconnaître la moindre anomalie pouvant mettre en péril le confort thermique des habitants.
Selon le compte-rendu fourni par le diagnostiqueur, la copropriété aura les cartes en main pour réaliser les travaux nécessaires qui aboutiront sans aucun doute à une réduction de la facture de gaz.
Réaliser des travaux d’isolation
Vous l’aurez compris, l’isolation a un très gros impact sur la consommation énergétique d’une copropriété comme une maison individuelle. La durée de vie d’un isolant quel qu’il soit est d’au moins 20 ans. Passé ce délai et selon le matériau employé, ses performances isolantes s’amoindrissent. Le tassement ou les rongeurs sont souvent les causes d’une isolation moins performante.
La réfection de l’isolation représente un coût qui peut être en partie financé par des aides gouvernementales telle que Ma Prime Rénov’ dont une branche est dédiée aux copropriétés.
L’isolation pourra se faire par l’intérieur ou l’extérieur via l’ITE.
Le DPE saura vous conseiller sur la nécessité d’isoler le bâtiment et sur la meilleure méthode à mettre en œuvre. Notez que, dans certains cas, l’isolation par l’extérieur (ITE) est proscrite. C’est notamment le cas sur les bâtiments anciens classés comme les immeubles Haussmanniens par exemple.
La prise de décision se fait en AG. Le DPE y sera présenté afin de démontrer l’importance, voire l’urgence de la démarche pour éviter les déperditions de chaleur, une trop grande consommation et un impact environnemental trop lourd. La majorité absolue sera de mise.
Une chaudière plus performante pour réduire la consommation
Réduire sa facture de gaz en copropriété peut aussi passer par le remplacement de l’équipement de production de chauffage, qu’il soit collectif ou individuel.
Plus la chaufferie est ancienne, plus elle a de risques d’être peu performante. En effet, les chaudières installées il y a plus de 10 ans n’ont pas le même rendement que les nouvelles chaudières gaz à condensation. Une chaudière neuve, bien dimensionnée et performante permettra d’atteindre jusqu’à 25 % de performances énergétiques en plus avec une utilisation semblable.
Une fois de plus, le diagnostic de l’immeuble saura vous éclairer sur l’état de la chaudière et donc, la nécessité ou non de la remplacer.
Plusieurs avantages sont à mettre en avant avec le remplacement d’une chaudière comme :
- l’utilisation d’un matériel neuf et fiable sans risque de panne imminente impliquant des frais de réparation
- un meilleur rendement permettant :
○ un plus grand confort thermique
○ une consommation plus faible de gaz
○ un impact moindre sur l’environnement
- des fonctionnalités avancées selon les modèles comme une adaptation aux habitudes d’utilisation
Une fois de plus, ces travaux ouvrent droit à des aides pour financer la transition énergétique. Des conditions de ressources et de matériel sont imposées. Réaliser plusieurs types de travaux donnent également droit à des aides de rénovation globale garantissant une plus grosse couverture financière.
L’individualisation des compteurs
Malgré la présence d’une obligation d’individualisation des compteurs de gaz sur les chauffages collectifs en copropriété datant du 17 août 2015, peu de résidences ont effectué les travaux nécessaires. Pourtant, installer un compteur par lot est une solution de réduction des coûts de chauffage pour certains ménages de l’immeuble.
En effet, les consommations sont parfois inégales. Ce sera par exemple le cas des systèmes collectifs qui assurent aussi la production d’eau chaude sanitaire. Pour que chacun adapte sa facture à sa consommation propre et soit encouragé à moins consommer, le compteur individuel est la bonne solution. Il garantit un parfait équilibre des charges de l’ensemble de la copropriété. Les occupants prennent ainsi conscience de leur consommation et peuvent adapter leurs habitudes.
Cette démarche peut être abordée avec votre fournisseur. Ce sera aussi le moment de négocier les tarifs. Enfin, l’individualisation, malgré son obligation légale, doit être votée en assemblée générale.
L’alternative au gaz
Le gaz, bien que naturel, est une source d’énergie fossile. Elle provient de pays étranger nécessitant un transport souvent polluant, tout comme ses méthodes d’extraction. L’intérêt de la préoccupation environnementale d’une part, mais aussi de l’explosion des prix de l’énergie d’autre part poussent de nombreux consommateur à repenser leur manière de consommer.
Même si l’immeuble dispose d’une arrivée de gaz naturel dans son enceinte, il existe des alternatives qui permettent de réduire les frais de chauffage et les émissions de CO2 associées.
Quelles solutions ?
Il est possible de dénombrer trois grandes alternatives à une utilisation exclusive du gaz pour chauffer la copropriété. Dans chaque situation, le changement du système de chauffage collectif doit être inscrit à l’ordre du jour de l’AG et doit être voté à la majorité absolue.
La première est la pompe à chaleur hybride. Ce dispositif requiert l’utilisation d’une chaudière gaz en appuie à un système de pompe à chaleur. L’association des deux équipements qui communiquent ensemble permet de recourir à la meilleure solution de chauffage en fonction de la température extérieure par exemple. Lorsque la saison n’est pas encore rude, la PAC est employée. En cas de baisse de températures, la chaudière gaz prend le relais à elle seule ou simultanément à la pompe à chaleur. Une baisse considérable des coûts de chauffage est alors observée. La pompe à chaleur hybride est particulièrement adaptée à la copropriété grâce à son dimensionnement possible sur différentes tailles d’immeubles.
La pompe à chaleur seule est la seconde option. Elle vise principalement les immeubles de taille restreinte bien que les fabricants proposent de plus en plus de modèles très puissants qui pourront prendre place sur des copropriétés plus vastes. On compte deux principaux fonctionnement pour la pompe à chaleur en copropriété :
- l’aérothermie où l’énergie est puisée dans l’air avant d’être transformée en chaleur puis injectée dans le système de chauffage hydraulique
- la géothermie où l’énergie est puisée dans le sol
L’aérothermie est la plus simple à mettre en place.
Enfin, la troisième et dernière solution envisageable est la chaudière biomasse. Cette chaudière fonctionne au bois qu’il soit en bûches ou en granulés. Ces derniers seront les plus adaptés pour leur confort d’utilisation. Stockés dans un silo au sein de la chaufferie, la chaudière puise la quantité nécessaire pour son fonctionnement évitant ainsi la surveillance nécessaire sur le combustible contrairement aux bûches.
Les granulés ou pellets sont une énergie renouvelable, moins polluante que le gaz, et généralement moins coûteuse bien que le cours du bois impacte fortement son prix d’achat.
Coût d’installation
Il est impossible de donner des prix d’installation sur les dispositifs alternatifs à la chaudière gaz en copropriété.
Les tarifs varient selon :
- votre région
- l’installateur
- l’appareil retenu (marque, technologies…)
- la puissance et le rendement de l’appareil
- la taille de la copropriété
Dans tous les cas, les aides au financement permettent de soutenir le projet de transition énergétique.