Solution n°1 : réduire la période de chauffe
La première mesure efficace pour réduire la consommation du chauffage collectif consiste à diminuer la durée de la période de chauffe. Il est vrai que même si la période courante de chauffage est déterminée entre le 15 octobre et le 15 avril, il n’y a aucune obligation légale en la matière. Cela signifie donc que c’est au bon vouloir de chaque copropriété d’allumer et d’éteindre le système de chauffage lorsqu’elle le souhaite.
Il faut savoir que la période de chauffe doit être établie par le syndic et doit figurer dans le contrat qui est souscrit auprès du fournisseur d’énergie. De ce fait, il suffit seulement de modifier ledit contrat en restreignant la durée d’allumage des équipements de chauffage, induisant automatiquement une réduction de la consommation énergétique.
Solution n°2 : réguler et programmer le chauffage
Le chauffage collectif peut aussi être doté d’un système permettant de le réguler et de le programmer. En effet, avec les nouvelles technologies qui sont de plus en plus perfectionnées, notamment en ce qui concerne le domaine énergétique, il est maintenant possible d’équiper chaque logement ou la chaufferie d’un moyen de régulation.
Pour ce qui est de la régulation, elle peut s'effectuer à deux niveaux. En premier lieu, il est possible d’adapter la température de chauffe de l’eau présente dans le circuit directement au niveau de l’équipement en lui-même et donc, au niveau de la chaufferie. Bien souvent, cette régulation se fait en fonction de la température extérieure. Pour ce faire, deux sondes sont alors nécessaires, une au niveau de la chaufferie et une placée à l’extérieur du bâtiment. La température de l’eau du circuit de chauffage est donc chauffée en conséquence.
Il est aussi envisageable de réguler la température au sein de chaque appartement. Pour ce faire, la mise en place de robinets thermostatiques est indispensable. Ces derniers se placent sur les émetteurs et permettent de régler la température de chaque pièce, indépendamment les unes des autres. Il faut souligner que la mise en place de tels équipements est possible par les copropriétaires, sans obtenir l’accord en assemblée générale. De plus, il existe des aides pour l’installation de tels dispositifs qui permettent de limiter le coût de ces robinets et parfois même, de prendre en charge l’intégralité de la mise en place.
De manière générale, la température recommandée dans un logement est de 19°C en journée et autour de 17°C la nuit. Notez que chaque degré en moins permet d’engendrer une économie de l’ordre de 7 à 11 %.
Pour ce qui est de la programmation, c’est un système qui permet de déterminer la température de chauffe en fonction des plages horaires. Il est notamment possible de mettre une température de consigne pour la journée et une seconde différente pour la nuit. De la même manière que pour la régulation, la programmation peut être réalisée directement en chaufferie ou bien de manière individuelle, dans chaque appartement.
Solution n°3 : changer de fournisseur d’énergie
Parmi les solutions qu’il est possible de mettre en oeuvre pour tenter de réduire la consommation de chauffage collectif, l’une d’entre elles consiste à faire réaliser des devis auprès de plusieurs fournisseurs d’énergie. En effet, cela permettra de faire jouer la concurrence et espérer ainsi obtenir le meilleur tarif mais également l’offre la plus adaptée aux besoins de la copropriété et de ses occupants.
C’est une solution qui ne permet pas d'agir directement sur la consommation du chauffage collectif en tant que telle en induisant une réduction mais qui permet de réaliser des économies, pouvant parfois être très importantes.
Pour ce faire, c’est au syndic de se mettre en oeuvre et de prendre contact avec les différents partenaires fournisseurs d’énergie afin de renégocier le contrat de la copropriété.
Solution n°4 : réaliser un entretien régulier du mode de chauffage collectif
Peu importe le mode de chauffage collectif qui est en place au sein de l’immeuble (chaudière, pompe à chaleur…), il est important d’effectuer un entretien régulier de ce dernier, ainsi que des émetteurs de chaleur.
De manière générale, il est préconisé de faire un entretien annuel afin de vérifier tous les organes de sécurité et faire les nettoyages nécessaires. Cela permet notamment de prévenir d'éventuelles pannes mais aussi de garantir de meilleures performances de l’installation de chauffage collectif.
Un équipement de chauffage qui n’est pas contrôlé régulièrement s’encrasse et nécessite généralement plus d’énergie pour fonctionner, ce qui impacte donc la facture.
Solution n°5 : rééquilibrer le réseau de chauffage
Il peut être intéressant de se pencher sur la question de l’équilibrage du réseau. En effet, il se peut que des déséquilibres soient observés sur le réseau de chaleur. Plus concrètement, cela se traduit de la manière suivante :
- certains appartements sont sous chauffés
- d’autres logements sont surchauffés
La répartition de la chaleur sur l’ensemble du réseau de chauffage ne se fait pas de manière homogène. Dans ce cas, il peut être question d’un déséquilibre hydraulique. La solution consiste alors à rééquilibrer l’ensemble du réseau. Pour ce faire, il faut réaliser un désembouage, soit un nettoyage de l’intégralité des tuyauteries composant l’installation. Il est aussi possible de compléter l’opération par la mise en place d’organes d’équilibrage sur le mode de chauffage collectif.
Solution n°6 : individualiser les charges de chauffage
Une des solutions probablement des plus efficaces consiste à réaliser une individualisation des charges de chauffage. De manière générale, en copropriété, lorsqu’il s’agit d’un système de chauffage collectif, comme dans la plupart des copropriétés, le coût du chauffage est réparti entre tous les copropriétaires, de manière équitable. Toutefois, l’utilisation du chauffage n’est quant à elle pas équitable. En effet, certains occupants vont chauffer plus leur logement ou disposent de logement de taille plus importante que d’autres et nécessitent alors plus de chauffage mais le prix à s'acquitter pour cette dépense est le même, faisant partie des charges de copropriété généralement.
En individualisant le chauffage, cela permet à chaque logement de payer le chauffage qu’il a réellement consommé. Cela évite les déséquilibres et les potentiels conflits entre les copropriétaires. C’est un système de paiement beaucoup plus juste.
Depuis 2018 et l’article 71 de la loi 2018-1021, l’individualisation des charges de chauffage est grandement préconisée pour les copropriétés. Cet article définit notamment la répartition des charges qui est la suivante :
- 70 % des charges représentent la consommation individuelle de chaque lot : un compteur permet de faire un véritable relevé
- 30 % des charges sont liées aux frais communs : il est notamment question du chauffage des parties communes
Pour ce qui est des frais généraux, à savoir l’installation, l’entretien et les réparations du mode de chauffage, cela est partagé par les copropriétaires, selon ce qui figure dans le règlement de la copropriété.
Selon des études menées par l’ADEME, il est prouvé que cette solution permet d’engendrer près de 15 % d’économie d’énergie.
Suite à l’arrêté du 6 septembre 2019 et depuis le 25 octobre 2020, toutes les copropriétés dotées d’un système de chauffage collectif et dont la consommation dépasse 80 kWh/m², se voient dans l'obligation d’individualiser les charges liées au chauffage. De ce fait, l’installation d’un compteur individuel pour chaque lot ou la mise en place d’un répartiteur de frais est incontournable.
Solution n°7 : partager la responsabilité entre les copropriétaires en promouvant les éco-gestes
Pour pousser à la réduction de consommation du chauffage collectif, la copropriété doit être actrice dans la promotion des éco-gestes. Elle doit notamment rappeler les bons comportements à tenir par les occupants vis-à-vis de l’utilisation du chauffage.
Ainsi, la copropriété peut rappeler qu’une température de consigne de 19°C dans les pièces de vie est suffisante et que cette température peut être abaissée à 17, voire 18°C dans les espaces nuit.
Il est aussi préconisé d’aérer le logement pour chasser l’humidité et ainsi obtenir un air plus sec, plus sain et nécessitant de moins de chauffage pour réchauffer l’environnement.
Solution n°8 : envisager des travaux d’isolation
Selon le niveau d’isolation de la copropriété, il peut être intéressant, afin de réduire les factures de chauffage collectif, de se pencher sur la question de la rénovation énergétique des bâtiments, passant notamment par une amélioration de l’isolation thermique.
Il est vrai que c’est une solution coûteuse, qui nécessitera l’accord des copropriétaires et diverses autorisations mais qui s’avère être une solution particulièrement favorable sur le long terme. De plus, cela apporte de la valeur ajoutée à la résidence et réduit l’empreinte carbone de cette dernière, la rendant alors plus respectueuse de l’environnement.
Pour cela, il est possible de se faire accompagner par des professionnels et de s’appuyer également sur le DPE de la copropriété afin de savoir quels travaux mettre en oeuvre.
Solution n°9 : opter pour un mode de chauffage moins énergivore
De la même manière que pour la solution précédente, songer au remplacement du mode de chauffage est une solution relativement coûteuse mais c’est un investissement qui est relativement vite rentabilisé au vu du prix des énergies.
Il faut savoir que remplacer une vieille chaudière par une plus récente ou bien par un mode de chauffage dont le fonctionnement est basé sur les énergies renouvelables permet d’offrir de meilleures performances tout en réduisant la consommation énergétique.
Les chaudières au gaz seront interdites en constructions neuves, dans un avenir proche. Il peut donc être intéressant de se raccorder au réseau urbain ou de mettre en place une PAC ou encore une chaudière biomasse.
Solution n°10 : conseils pour améliorer le rendement de l’installation
Pour terminer, il est possible d’appliquer quelques conseils afin d’améliorer le rendement du chauffage collectif, évitant ainsi d’augmenter les températures de consigne pour pallier ce mauvais confort thermique.
Ainsi, voici quelques vérifications et actions simples à mettre en oeuvre au sein de la copropriété :
- ne pas coffrer les émetteurs car cela empêche la bonne diffusion de la chaleur
- installer un réflecteur de chaleur derrière les émetteurs fixés sur des murs donnant sur l’extérieur du bâtiment (murs d’enceinte)
- ne pas placer d’obstacle devant les radiateurs
- calorifuger les tuyaux de l’installation de chauffage et d’eau chaude sanitaire : utiliser pour ce faire un isolant de classe 4 pour une isolation performante
- calorifuger les autres points sensibles du réseau de chauffage : il peut alors s’agir de vannes, de filtres ou autres, qui peuvent être responsables de quelques déperditions