Mise à jour obligatoire du règlement de copropriété : mode d’emploi

Dans la vie règlementaire, quels que soient les domaines, les lois se succèdent et évoluent en permanence. Si certaines ne font qu’apporter de légères modifications et n’obligent en rien, d’autres se veulent plus rigides et imposent une prise en compte plus ou moins rapide. La loi ELAN entre dans la seconde catégorie avec une mise à jour obligatoire du règlement de copropriété.

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Mise à jour obligatoire du règlement de copropriété : mode d’emploi

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Mise à jour obligatoire du règlement de copropriété : mode d’emploi

Rappel de la loi ELAN

Tout d’abord, il est bon de rappeler que la loi ELAN est venue apporter un certain nombre de modifications quant à l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique. Cette loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 oblige notamment les copropriétés à mettre leur règlement en conformité au travers de ses articles, en particulier les articles 206 et le 209, dont voici le détail :  

 

Articles de la loi Elan

Articles de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965

Article 206 :

 

“I. - A modifié les dispositions suivantes :

- LOI n° 65-557 du 10 juillet 1965 Art. 1

 

II.-Les syndicats des copropriétaires disposent d'un délai de trois ans à compter de la promulgation de la présente loi pour mettre, le cas échéant, leur règlement de copropriété en conformité avec les dispositions relatives au lot transitoire de l'article 1er de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.

 

A cette fin et si nécessaire, le syndic inscrit à l'ordre du jour de chaque assemblée générale des copropriétaires organisée dans ce délai de trois ans la question de la mise en conformité du règlement de copropriété. La décision de mise en conformité du règlement de copropriété est prise à la majorité des voix exprimées des copropriétaires présents ou représentés.”

Article 1 :

 

“I.-La présente loi régit tout immeuble bâti ou groupe d'immeubles bâtis à usage total ou partiel d'habitation dont la propriété est répartie par lots entre plusieurs personnes.

Le lot de copropriété comporte obligatoirement une partie privative et une quote-part de parties communes, lesquelles sont indissociables.

 

Ce lot peut être un lot transitoire. Il est alors formé d'une partie privative constituée d'un droit de construire précisément défini quant aux constructions qu'il permet de réaliser et d'une quote-part de parties communes correspondante.

 

La création et la consistance du lot transitoire sont stipulées dans le règlement de copropriété.

II.-A défaut de convention y dérogeant expressément et mettant en place une organisation dotée de la personnalité morale et suffisamment structurée pour assurer la gestion de leurs éléments et services communs, la présente loi est également applicable :

 

1° A tout immeuble ou groupe d'immeubles bâtis à destination totale autre que d'habitation dont la propriété est répartie par lots entre plusieurs personnes ;

 

2° A tout ensemble immobilier qui, outre des terrains, des volumes, des aménagements et des services communs, comporte des parcelles ou des volumes, bâtis ou non, faisant l'objet de droits de propriété privatifs.

 

Pour les immeubles, groupes d'immeubles et ensembles immobiliers mentionnés aux deux alinéas ci-dessus et déjà régis par la présente loi, la convention mentionnée au premier alinéa du présent II est adoptée par l'assemblée générale à l'unanimité des voix de tous les copropriétaires composant le syndicat.”

Article 209 :

 

“I. - A créé les dispositions suivantes :

- LOI n° 65-557 du 10 juillet 1965 Art. 6-2, Art. 6-3, Art. 6-4

 

II.-Les syndicats des copropriétaires disposent d'un délai de trois ans à compter de la promulgation de la présente loi pour mettre, le cas échéant, leur règlement de copropriété en conformité avec les dispositions de l'article 6-4 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.

 

A cette fin, le syndic inscrit à l'ordre du jour de chaque assemblée générale des copropriétaires la question de la mise en conformité du règlement de copropriété. La décision de mise en conformité du règlement de copropriété est prise à la majorité des voix exprimées des copropriétaires présents ou représentés.”

Article 6-2 :

 

“Les parties communes spéciales sont celles affectées à l'usage ou à l'utilité de plusieurs copropriétaires. Elles sont la propriété indivise de ces derniers.

 

La création de parties communes spéciales est indissociable de l'établissement de charges spéciales à chacune d'entre elles.

 

Les décisions afférentes aux seules parties communes spéciales peuvent être prises soit au cours d'une assemblée spéciale, soit au cours de l'assemblée générale de tous les copropriétaires. Seuls prennent part au vote les copropriétaires à l'usage ou à l'utilité desquels sont affectées ces parties communes.”

Article 6-3 :

 

“Les parties communes à jouissance privative sont les parties communes affectées à l'usage ou à l'utilité exclusifs d'un lot. Elles appartiennent indivisément à tous les copropriétaires.

 

Le droit de jouissance privative est nécessairement accessoire au lot de copropriété auquel il est attaché. Il ne peut en aucun cas constituer la partie privative d'un lot.

Le règlement de copropriété précise, le cas échéant, les charges que le titulaire de ce droit de jouissance privative supporte.”

Article 6-4 :

 

“L'existence des parties communes spéciales et de celles à jouissance privative est subordonnée à leur mention expresse dans le règlement de copropriété.”

 

Comment mettre un règlement de copropriété à jour ?

Vous l’avez compris, il est devenu impératif de mettre à jour son règlement de copropriété. Mais il reste encore à savoir comment procéder pour réaliser correctement cette mission.

 

  • Marche à suivre

La loi ELAN obligeant à la mise à jour du règlement de copropriété, il est important de porter le sujet à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale. Cette mission revient au syndic. Il pourra porter le sujet sur une AG annuelle, voire sur une AG extraordinaire si besoin.

 

Toutefois, avant même de mettre cette résolution à l’ordre du jour, il est nécessaire de se tourner vers un notaire afin d’obtenir un devis. En effet, la nouvelle version du règlement de copropriété, approuvée en Assemblée Générale, devra être entérinée par un acte notarié (modification du règlement et publication), cette démarche a un coût et celui-ci devra automatiquement être supporté par l’ensemble des copropriétaires. La répartition de cette charge sera d’ailleurs, comme nombre de charges d’une copropriété, réalisée selon les quotes-parts détenues par chacun sur les parties communes.

 

Sans cette intervention du notaire, et donc en l’absence d’une publication officielle, le règlement de la copropriété, bien que validé par l’AG, ne serait pas opposable, que ce soit aux actuels copropriétaires ou aux futurs acheteurs.

 

  • Une nuance dans les dates butoirs

Selon les textes, il était possible de noter une nuance non négligeable. En effet, une date butoir était fixée, à savoir celle du 23 novembre 2021.

Mais qu’est-ce qui change concrètement avant et après cette fameuse date ? Très simplement, le mode de prise en compte des votes.

 

Ainsi, avant le 23 novembre 2021, la décision de mise à jour du règlement de la copropriété pouvait être votée à la majorité des voix exprimées par les copropriétaires, qu’ils soient physiquement présents à l’Assemblée Générale ou qu’ils aient émis un vote par correspondance sur ce sujet. Ce type de scrutin correspond à la majorité de l’article 24 de la loi de 1965.

 

Passé cette date, le mode de prise en compte des voix change et bascule sur l’article 26 de la loi de 1965, à savoir une décision validée à l’unanimité.

 

Défaut de mise à jour du règlement de copropriété : les risques encourus

Les risques encourus dans le cadre d’un défaut de mise à jour du règlement de copropriété sont fonction de l’acteur en faute.

 

Acteurs

Risques encourus

Le syndicat des copropriétaires

En cas de défaut, il sera possible d’engager la responsabilité du syndicat des copropriétaires (c’est-à-dire l’ensemble des copropriétaires de l’immeuble) pour faute de gestion.

  • En effet, la mise à jour du règlement de copropriété est obligatoire. Cette opération vise à permettre aux différents copropriétaires de l’immeuble de conserver leur droit de jouissance.

  • En outre, cette mise en conformité permet de mieux répartir les charges de copropriété.

Le syndic de copropriété

Le syndic de copropriété peut être professionnel, bénévole ou coopératif.

La mission de ce dernier est, entre autres, de maintenir à jour le règlement de copropriété et d’en faire appliquer les dispositions. Dès lors, en cas de défaut de mise à jour, la responsabilité peut être engagée.

Toutefois, dans le cas d’un syndic bénévole ou coopératif (à savoir des formes de syndics non professionnels), ce type de faute n’a encore jamais été assorti d’une condamnation.

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